Stadio Comunale, novembre 1970: l'ACB perd le derby contre Lugano devant un nombre record de spectateurs: 17'000 supporters ont presque fait exploser le stade! 16 ans plus tard, en octobre 1986, 16 300 ou 17 000 tifosi, selon les sources, applaudissent le succès contre Lausanne. Mario Sergio dirige le jeu à mi-terrain, tandis que Paulo Cesar marque les quatre buts de la victoire 4-1. Les deux sont d'anciens internationaux brésiliens.
En 2025, la tristesse règne au Comunale
Tempi passati. Aujourd'hui, ils ne sont que 784 en moyenne à assister aux matches dans la capitale tessinoise. Seuls Stade-Lausanne-Ouchy et le Stade Nyonnais font moins bien. Tristesse dans la région du soleil. Cela n'étonne pas le chroniqueur de Blick Kubilay Türkyilmaz. «Les tifosi n'ont plus de véritable connexion avec le club. Cela a commencé lorsque l'actuel propriétaire Pablo Bentancur a dit très tôt qu'il n'avait besoin de personne pour gérer son affaire. Bellinzone est sans doute la capitale du Tessin, mais c'est en fait une toute petite ville. On n'oublie pas si vite de telles déclarations». De plus, le FC Lugano a très largement distancé les habitants de la capitale dans la course à la place de numéro un dans le canton.
Le propriétaire du club Pablo Bentancur est le problème
Et c'est là qu'intervient le problème principal de l'ACB. Il s'appelle Pablo Bentancur. Le Péruvien est un personnage plus que litigieux, qui a jadis passé onze mois en prison pour avoir renversé en état d'ivresse une passante qui n'a pas survécu à l'accident. Il est le propriétaire inofficiel du club depuis 2021, puisqu'il ne peut pas occuper de fonction officielle en tant qu'agent de joueurs. Il siège donc uniquement au conseil d'administration de l'association, qui n'a cependant que les juniors sous ses ordres. Au sein de la SA, il est représenté par son fils Pablito en tant que directeur général (CEO). Ce qui n'empêche pas le vrai propriétaire du club de changer d'entraîneur à sa guise. Douze d'entre eux s'y sont essayés depuis la prise de pouvoir de Pablo Bentancour. Actuellement, c'est l'Espagnol Manuel Benavente qui est en charge, avec un succès éclatant. Il est en poste depuis 511 jours, ce qui est un record absolu.
«Mais diaboliser Bentancur serait complètement faux», lance Kubilay Türkyilmaz. «Sans lui, le club n'existerait peut-être plus et serait peut-être au bord de la faillite, comme en 2013. Et sans lui, il ne serait pas non plus promu en Challenge League en 2022». Un coup d'œil sur le tableau des sponsors de l'ACB sur la page d'accueil montre que Pablo Bentancur se taille la part du lion dans un budget qui s'élève à environ deux millions de francs. On y trouve : L'équipementier Acerbis, dont l'activité principale est la confection de vêtements de motocross. Et le «Club des 100», la seule association de sponsors. Pour faire partie de ce cercle d'élite, 650 francs par an suffisent. Un abonnement de saison pour la tribune est offert par-dessus le marché. «Cela représente au maximum 70'000 à 80'000 francs», dévoile Kubilay Türkyilmaz.
Un chaos administratif avec des déductions de points
Selon lui, la gestion du club est toutefois un gros problème. L'ACB a déjà perdu six points sur tapis vert cette saison. Trois en raison de prestations sociales payées trop tard, malgré la fixation d'un délai de paiement ultérieur par la ligue. «C'est un pur problème administratif», explique Kubilay Türkyilmaz, car le Péruvien, par exemple, paierait toujours les salaires à temps. Les trois autres points ont été perdus à cause d'un joueur non formé localement en trop sur la feuille de match lors de la victoire 2-1 contre Wil, qui s'est transformée en défaite par forfait 0-3.
Pourtant, Bellinzone occupait la quatrième place après huit journées et quatre victoires consécutives. Mais depuis, il n'y a eu que quatre autres victoires en 15 matches. «La motivation des joueurs s'est envolée avec les défaites par forfait», pense Kubilay Türkyilmaz. Pourtant, l'effectif est d'une qualité remarquable. «On l'a vu lors du 1-0 en huitième de finale de la Coupe contre Saint-Gall début décembre».
Bellinzone a-t-il le potentiel pour répéter un tel coup contre Lausanne? «Dans un bon jour, l'ACB peut toujours battre une équipe comme les Vaudois sur son très mauvais terrain». Les joueurs sont en tout cas motivés jusqu'au bout des ongles, car il ne leur reste que la Coupe comme objectif.