En regardant la liste de Murat Yakin pour la Coupe du monde au Qatar, deux choses sautent aux yeux. Il n'a pris que deux Romands et deux latéraux, biffant notamment Kevin Mbabu et Jordan Lotomba.
Si la faible présence romande peut se justifier, les choix du sélectionneur mettent en danger la défense de l'équipe de Suisse. Que se passera-t-il si Ricardo Rodriguez ou Silvan Widmer se blessent durant la compétition?
Steffen, une catastrophe ambulante
«Pas de problème», répond Murat Copperfield Yakin. Tel un illusionniste, le technicien s'imagine déplacer sur le côté de la défense Edimilson Fernandes (porté disparu en équipe de Suisse depuis juin 2021), Manuel Akanji ou Renato Steffen.
Oui, il y a de quoi frissonner en lisant ce troisième nom. Souvent incapable de faire des différences en Super League, l'ailier du FC Lugano est une catastrophe ambulante quand il doit défendre. Il a failli bousiller la victoire historique de la Suisse en Espagne (1-0). Quand il ne se faisait pas déborder sur son côté, le latéral Renato Steffen a failli marquer dans son propre but.
Lotomba méritait d'aller au Qatar
Ce n'est pas nouveau que Murat Yakin n'apprécie par Kevin Mbabu et Jordan Lotomba. Le Genevois paie son faible temps de jeu à Fulham. Il était aussi présent dans le XI titulaire de la Nati qui avait sombré à Lisbonne contre le Portugal (4-0). Il a même été relégué en tribunes dans «son» Stade de Genève au match retour.
Pour Jordan Lotomba, même en creusant, c'est plus compliqué de trouver une raison valable. Le Vaudois joue régulièrement à Nice avec Lucien Favre. Le droitier avait même séduit dans le couloir gauche avec l'équipe de Suisse contre le Kosovo au printemps, sauvant l'honneur avec son but (1-1). Visiblement, cela n'a pas suffi pour convaincre «Muri».
Pas le moment d'improviser
Toujours aussi tranquille, Yakin a sorti un dernier argument mercredi à Lucerne pour jusitifier ses choix: «Plus que la flexibilité des joueurs retenus, j'ai aussi des options tactiques.» Sous-entendu, il pourrait passer à une défense à cinq, avec trois centraux et des ailiers sur les côtés.
Problème? Il n'a encore jamais sacrifié son sacro-saint système à quatre défenseurs sur ses 14 matches officiels à la tête de la Nati. La Coupe du monde n'est pas le meilleur moment pour improviser. Décidément, Murat Yakin prend des risques inconsidérés.