Remplaçant de CR7
Gonçalo Ramos, le gamin inexpérimenté qui a puni la Suisse

L'attaquant de 21 ans a fêté sa première titularisation avec le Portugal en marquant contre la Nati. Un triplé décisif dans ce 8e de finale (6-1). Le joueur de Benfica a remplacé avec brio Cristiano Ronaldo.
Publié: 06.12.2022 à 22:00 heures
|
Dernière mise à jour: 07.12.2022 à 02:05 heures
Le pistolero Goncalo Ramos a touché deux fois la cible contre la Suisse.
Photo: Getty Images
10 - Ugo Curty - Journaliste Blick.jpeg
Ugo CurtyJournaliste Blick

Une rumeur a parcouru la salle de presse du Stade de Lusail. «Ronaldo est sur le banc», ont crié plusieurs journalistes portugais. Fernando Santos a osé. Insulté par CR7 contre la Corée, le sélectionneur a sanctionné sa star.

C’est le jeune Gonçalo Ramos qui a été choisi par remplacer l’icône de tout un peuple. Une tâche incommensurable pour un attaquant de 21 ans. L’actuel meilleur buteur du championnat portugais (9 goals en 11 matches) n’avait jamais joué pour la Seleção avant d’être retenu pour le Mondial.

«Même dans mes rêves les plus fous, je n'avais jamais imaginé vivre ma première titularisation dans une Coupe du monde et marquer trois buts», a reconnu le héros du soir après la démonstration portugaise.

Schär en retard, Sommer surpris

L’avant-centre de Benfica n’affichait jusqu'alors trois sélections, pour un total famélique de 33 minutes de jeu sous le maillot rouge et vert. Il ne lui en a fallu que dix-sept pour mettre l’équipe de Suisse à genou mardi à Lusail.

Gonçalo Ramos a profité du souffle de liberté laissé par Fabian Schär pour se retourner et surprendre Yann Sommer au premier poteau. Un tir flashé à 106 km/h. Une balle dans le cœur suisse. Le gamin forme un pistolet imaginaire avec ses doigts et souffle le canon encore fumant.

Le tapis de Santos a payé

Un premier coup, suivi d’un deuxième plus subtil pour achever l’équipe de Suisse. Au retour des vestiaires, l’attaquant pousse le ballon entre les jambes de Yann Sommer (51e, 3-0).

Le troisième goal est celui de l'humiliation pour une défense suisse en déroute (67e, 5-1). Le premier triplé de cette Coupe du monde 2022. Ses trois réussites propulsent le Portugal vers les quarts de finale, une première depuis 2006.

«Le résultat d'aujourd'hui n'a déjà plus d'importance, a tempéré le buteur à chaud. Nous devons déjà nous concentrer sur le match contre le Maroc.» Au centre de l'attention en conférence de presse, Gonçalo Ramos a évoqué les modèles qui l'inspirent. «Cristiano Ronaldo a toujours été un exemple, c'est une idole pour beaucoup. J'aime aussi [Robert] Lewandowski et [Zlatan] Ibrahimovic.»

Que faire avec Cristiano?

La surprise portugaise a aussi sauvé la tête de Fernando Santos. Si le sélectionneur avait connu l’élimination en laissant Cristiano Ronaldo sur le banc, son sort aurait sûrement été scellé.

Reste une grande inconnue pour la Seleção qui retrouvera le surprenant Maroc au tour suivant. Comment CR7 va-t-il réagir à sa punition? Ce caractère fort, qui sort à peine d’un clash avec Manchester United, va-t-il faire amende honorable pour retrouver sa place? Ou la rupture est-elle définitive avec Fernando Santos?

Mardi soir, le stade Lusail a scandé son nom à l’heure de jeu, avant d'exulter lors de son entrée en jeu avec le brassard de capitaine (73e). Dix minutes plus tard, CR7 a marqué un but... annulé pour hors-jeu.

Le Portugal n'est plus CR7 dépendant

Jusque-là, Ronaldo se rongeait les ongles sur le banc, la mine boudeuse, pendant que son jeune remplaçant enfilait les buts comme des perles. Avec cette victoire écrasante, le Portugal a aussi prouvé qu’il pouvait gagner sans sa star à l’ego parfois encombrant.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la