Les nuages s'accumulent autour de l'équipe de Suisse depuis la défaite historique contre le Portugal, mardi en huitièmes de finale de la Coupe du monde (1-6). La météo était au diapason mercredi à Doha. La capitale qatarie s'est réveillée sous un ciel gris, une brève averse traversant même la mégapole.
Au lendemain de l'élimination de la Nati, l'Association suisse de football a donné rendez-vous à la presse au centre d'entraînement. Un lieu éphémère désormais désaffecté.
«Circulez, il n’y a rien à voir»
Même si Murat Yakin a reconnu du bout des lèvres que «tout le monde avait commis des erreurs», l’heure était au positivisme. Le sélectionneur a retenu «plusieurs enseignements positifs: j’ai vu de très belles choses en 2022», soulignant que «le travail des médias, c'est de critiquer. Le mien consiste à construire et motiver les joueurs.»
«Nous ne devons pas tout jeter», a appuyé Pierluigi Tami, directeur des équipes nationales qui plaide l’accident de parcours. «Cela ne doit pas remettre en questions nos valeurs, nos objectifs et nos axes de travail», avait martelé le président, Dominique Blanc, en introduction.
Parmi les questions brûlantes, les dirigeants suisses ont éloigné le spectre du Covid: «C’est un simple virus qui a circulé dans l’hôtel de l’équipe et a touché plusieurs joueurs.»
Une double absence de poids
Un autre dossier soulevé a été l’absence de Kevin Mbabu et Jordan Lotomba. Les deux latéraux romands n’ont pas été sélectionnés pour le Qatar. Leur profil a cruellement manqué mardi contre le Portugal. Ils auraient peut-être permis d’éviter la débâcle tactique de la Nati.
Depuis quelques jours, des informations circulent sur une sanction extra-sportive en marge des matches de Ligue des nations, en juin à Genève. Les deux Romands avaient été relégués en tribunes pour le choc contre le Portugal (déjà). Un comble pour Mbabu, qui aurait joué à domicile. «C’est étonnant qu’on parle de joueurs qui sont absents», a d’abord pesté Murat Yakin.
Une maudite partie de cartes
Après plusieurs relances, le sélectionneur a finalement fourni quelques détails. «Kevin et Jordan ont été suspendus pour des raisons disciplinaires pour cette rencontre, et cette rencontre seulement.» Le Bâlois a expliqué que les joueurs avaient raté le couvre-feu à la veille de la partie contre le Portugal en juin.
Plongés dans une partie de cartes, ils auraient rejoint leur chambre avec du retard, entre 15 et 30 minutes selon les sources. «Le problème, c’est que l’hôtel était ouvert au public», a appuyé le sélectionneur.
Yakin convaincu de ses choix
Pourtant, à en croire «Muri», cet écart, somme toute minime, n’a rien à voir avec leur absence au Qatar. «Kevin Mbabu n’a presque pas joué à Fulham. Et à Nice, Jordan Lotomba jouait à gauche en tant que droitier.» Habituellement si friand de flexibilité, mot clé qu’il répète à l’envi, Murat Yakin n’a pourtant pas retenu cet aspect en faveur du latéral vaudois.
Droit dans ses bottes, le Rhénan en est toujours convaincu: c’était la bonne décision de prendre Renato Steffen et Edimilson Fernandes en doublure. L’absence sur maladie de Silvan Widmer contre le Portugal, liée à la tournure catastrophique des événements, ne lui donne pas forcément raison.