Deux géants du football ont vacillé, ce jeudi au Qatar. Durant trois minutes, l'Allemagne et l'Espagne étaient virtuellement éliminés de la Coupe du monde. Les vainqueurs des éditions 2010 et 2014, respectivement, s'écroulaient face au surprenant Japon et au modeste Costa Rica.
«Ah bon, nous étions virtuellement éliminés?, a réagi avec surprise l'entraîneur espagnol Luis Enrique en conférence de presse. Honnêtement, je l'apprends maintenant. J'étais concentré sur mon match. Si on m'avait tenu au courant, j'aurais fait un arrêt cardiaque.»
Du jamais-vu depuis 1938!
Cette soirée a échappé à toute logique. Les Allemands ont arraché la victoire contre le Costa Rica, petite nation d'Amérique centrale (4-2). Un succès qui a sauvé... les Espagnols à distance, malgré leur défaite contre les Japonais (2-1).
Pour la deuxième fois consécutive après 2018, l'Allemagne sort dès le premier tour d'un Mondial. Une humiliation que le pays n'avait plus connue en 70 ans (!), entre 1938 et 2018.
Il n'a fallu que trois minutes aux Nippons pour renverser l'Espagne au stade de Khalifa. Un retour catastrophique des vestiaires pour la Roja, balayée par un véritable typhon.
A peine entré en jeu, Ritsu Doan a d'abord égalisé d'une frappe rageuse à l'entrée de la surface (1-1, 48e). Une réussite sur laquelle le gardien Unai Simón a manqué de fermeté.
Un goal analysé au microscope
Dans la foulée, Ao Tanaka a inscrit le but de la victoire sur une action confuse (2-1, 51e). La réussite, annulée dans un premier temps, a été validée par l'arbitrage vidéo après une longue hésitation.
Le ballon était sorti avant la remise de Kaoru Mitoma, un autre joueur lancé à la pause par le sélectionneur japonais? Cela se joue à quelques centimètres, peut-être même des millimètres.
Le sélectionneur japonais ovationné par la presse
Une poussière qui pousse donc les Allemands vers l'élimination. «La technologie a parlé», s'est félicité le sélectionneur Hajime Moriyasu. En cas de match nul entre l'Espagne et le Japon, la sélection d'Hansi Flick aura arraché une place sur le strapontin du dauphin.
C'est sous les applaudissements des journalistes japonais qu'Hajime Moriyasu est arrivé en conférence de presse. «Nous affrontions l'une des meilleures équipes du monde, a salué le sélectionneur nippon. Nous savions que le défi allait être immense pour notre équipe, et il l'a été. C'est notamment grâce aux conseils de mes joueurs lors du dernier entraînement, et de la discussion d'équipe qui a suivi, que j'ai fait mes choix tactiques. Cela a été payant.»
La presse japonaise a rappelé le traumatisme de 2019, où le pays du Soleil levant avait perdu la finale de la Coupe d'Asie des nations face au Qatar (3-1). «Notre victoire revient aussi aux supporters japonais, ces milliers de personnes présentes aux stades et tous les fans restés au pays. Ils nous ont vraiment poussés vers la victoire.»
Un meilleur tableau pour l'Espagne
Au bout du suspense, c'est la Roja qui se qualifie à la deuxième place. Ce revers pourrait malgré tout être une bonne opération. Cette folle nuit qatarie n'est plus à un retournement de situation près.
Les joueurs de Luis Enrique évitent les Croates, vice-champions du monde 2018, en huitièmes de finale et le Brésil lors d'un éventuel quart de finale. S'ils passent l'obstacle marocain mardi, les Espagnols pourraient retrouver en quarts le Portugal... ou la Suisse. Mais, le conditionnel est encore de mise.
Pour espérer retrouver les champions du monde 2018 parmi les huit dernières équipe de ce Mondial 2022, la Nati doit d'abord éviter la défaite contre la Serbie ce vendredi soir (20h, heure suisse).