Le 6 avril dernier, Gelson Fernandes, 67 fois international avec l'équipe de Suisse (dont un fameux but contre l'Espagne en 2010), est devenu le nouveau directeur Member Associations Africa de la FIFA. Concrètement, c'est lui, le Valaisan d'origine capverdienne, qui est chargé des associations africaines de football, et donc des cinq présentes au Qatar. Il n'a pas hésité à quitter son poste de vice-président du FC Sion pour accepter cette mission.
Et ce soir? Qui soutiendra-t-il alors que la Suisse joue son destin tout comme «son» Cameroun? Gelson Fernandes soutiendra la Nati, mais à distance: il assistera à la rencontre entre le Brésil et le Cameroun. Malheureusement pour le Valaisan, son rêve de voir Suisses et Camerounais se qualifier dans ce groupe G ne deviendra pas réalité, puisque le Brésil a déjà assuré son ticket avec deux victoires.
«Les Serbes sont très forts physiquement».
La Suisse, la Serbie ou le Cameroun? Ce sont les deux premiers pays, qui s'affrontent, qui ont les meilleures chances. Et même si la Nati est en position favorable (elle peut normalement se contenter d'un nul), l'affaire est loin d'être pliée, selon Gelson Fernandes: «La Serbie a une très belle équipe. Ce sont des garçons forts physiquement, et très affûtés sur balles arrêtées.»
Plusieurs Serbes ont un sens inné du but. C'est le cas d'Aleksandar Mitrovic, qui avait déjà marqué contre la Suisse lors du fameux duel de 2018. «Ses statistiques parlent d'elles-mêmes: il a promu Fulham presque à lui tout seul avec 43 buts la saison dernière. Et il est le meilleur buteur serbe avec 51 réussites...»
Le nul 3-3 face au Cameroun l'a toutefois montré: la Serbie est forte, mais sa défense est friable. «Leur arrière-garde a des problèmes. Leurs individualités sont bonnes, mais la Serbie est décimée par les blessures», rappelle Gelson Gernandes.
Il faut un Shaqiri au top niveau
Et la Suisse, dans tout cela? «Ce groupe a une expérience énorme avec une moyenne d'âge de seulement 28 ans. L'entraîneur respire la sérénité et possède un grand savoir-faire en matière de football. Mais nous avons besoin d'un Shaqiri de haut niveau pour faire la différence», décrypte le buteur de 2010 contre l'Espagne.
«Xherdan Shaqiri fait la différence, surtout dans les grands tournois, reprend le Valaisan. Lors de chaque Coupe du monde et de chaque Euro, il était en mode crescendo: un début tranquille, puis de mieux en mieux.» Le manque de rythme actuel du joker suisse, dont le championnat s'est arrêté bien avant la Coupe du monde, suscite toutefois quelques inquiétudes.
Un miracle du Cameroun?
Alors que la presse helvétique présente le match entre la Nati et la Serbie comme décisif, Gelson Fernandes rappelle toutefois que le Cameroun est toujours en course. Le Brésil se présentera avec une équipe B contre l'équipe de Rigobert Song, prédit le Valaisan.
«Et on a déjà vu tout ce qui s'est passé pendant cette Coupe du monde: on ne sait jamais. Vraiment, tout est possible. Et le Cameroun a beaucoup de qualités.» Et si le miracle se produisait et que les Africains se qualifiaient pour les 8es, comme le Sénégal et comme le Maroc? «Tout est possible», répète Gelson Fernandes avant de rire aux éclats, comme il le fait si souvent.