Champion d’Europe avec le FC Porto en 1987 grâce à la talonnade géniale de Rabah Madjer lors de la finale de Vienne contre le Bayern Munich, le Portugais avait succédé à Roy Hodgson, parti à l’Inter Milan, en décembre 1995. Son expérience ne fut pas vraiment couronnée de succès. La Suisse n’a pas passé le cap du premier tour dans un groupe qui réunissait l’Angleterre (1-1), les Pays-Bas (0-2) et l’Ecosse (0-1).
La non-sélection d’Alain Sutter et d’Adrian Knupp pour cet Euro 1996 avait déchaîné les foudres de la presse à l’encontre d’Artur Jorge. Son successeur Rolf Fringer devait, lui aussi, traverser des heures bien difficiles avant que l’équipe de Suisse ne retrouve la lumière en 2002 sous les ordres de Köbi Kuhn.
Sa famille a précisé qu’Artur Jorge est décédé «à la suite d’une longue maladie, sereinement, entouré de ses proches.» Avant de rejoindre l’équipe de Suisse, il avait connu deux expériences marquantes à Paris, avec le Matra Racing et le PSG. La conquête de la Coupe des clubs champions avec Poro lui avait conféré une très grande aura. Entre la fin des années quatre-vingt et le début des années nonante, ce parfait polyglotte qui avait suivi une formation à Leipzig en ex-RDA, était bien l’un des entraîneurs les plus en vogue du moment. L’Association Suisse de Football (ASF) était ainsi convaincue d’avoir arrêté un choix idéal en sa personne qui, il est vrai, remplissait toutes les cases sur le papier.