Le 4 octobre dernier, la FIFA a officiellement nommé les pays organisateurs de la Coupe du monde 2030. Et les heureux vainqueurs sont l'Espagne, le Portugal et le Maroc. Auxquels il faut encore ajouter l'Uruguay, l'Argentine et le Paraguay qui vont accueillir les premiers matches de la compétition pour célébrer le centième anniversaire de la compétition.
Depuis, le pays du Maghreb s'est distingué des autres dans la presse avec notamment la volonté de construire l'un des plus grands stades du monde à quelques kilomètres de Casablanca. Une enceinte de plus de 110'000 places qui pourrait permettre au Maroc d'accueillir la finale de la Coupe du Monde et qui sera la seule à sortir de terre.
Six stades seront rénovés
«Les stades dont nous disposons déjà connaîtront des rénovations qui les rendront plus adaptés, notamment au niveau du nombre de spectateurs. Tous les stades auront une capacité d’au moins 55'000 à 60'000 places. Le seul stade construit en intégralité à l’occasion sera celui de Casablanca, qui sera situé à Benslimane. Il pourra accueillir plus de 110'000 supporters», a expliqué le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa, lors d’un entretien accordé au média saoudien Asharq Sports.
Le Maroc affiche donc clairement ses ambitions, celles d'un pays véritable pays de football. «Nous, les Marocains, sommes tous contents pour cette Coupe du monde, nous explique Yassine El Allaoui, attaquant passé par Yverdon Sport et Neuchâtel Xamax notamment. Elle sera organisée avec trois autres pays, mais ce n'est pas grave. C'est très bien comme ça aussi.»
Le Maroc n'en était pas à son coup d'essai
Le pays du Nord de l'Afrique verra ainsi une ambition de longue date enfin de réaliser. «Cela faisait longtemps que l'on attendait ça, continue Yassine El Allaoui. La fédération a fait de nombreuses demandes par le passé et est enfin récompensée.» Dans les faits, cette candidature pour 2030 était la sixième réalisée par le Maroc.
Par deux fois, en 1994 et 2010, les Marocains ne sont pas passés loin du Graal. Mais les États-Unis puis l'Afrique du Sud leur ont soufflé l'organisation de quelques voix. La Coupe du monde fera donc enfin ses débuts dans ce pays fou de football en 2030. «Le foot fait partie du Maroc en fait, explique l'ancien attaquant. On y pense du matin au soir. C'est ancré, tous les petits jouent avec un ballon, il y a des terrains partout et ça se joue sur n'importe quelle surface: du béton, du sable, ... les Marocains, les hommes et les femmes, aiment trop ce sport.»
Un Mondial 2022 qui restera dans les annales
Une euphorie décuplée par le super parcours des Lions de l'Atlas lors du Mondial et cette quatrième place atteinte, du jamais vu pour une nation africaine. «Mes parents étaient au Maroc à cette époque-là et ils m'ont dit qu'ils n'avaient jamais vu ça, que c'était de la folie, poursuit-il. À chaque match des Lions, les rues étaient bondées, les bars et les restos qui diffusaient le match également.» Mais cet engouement ne date pas de décembre 2022. «C'était déjà énorme, mais là, cela a pris une ampleur jamais vue auparavant.»
Le Maroc aime le foot, c'est un fait. Il est d'ailleurs fréquent de tomber, par hasard ou pas, sur des vidéos montrant l'euphorie régnant dans les enceintes de la Botola Pro1. Un championnat dominé habituellement par les deux géants de Casablanca: Raja et Wydad. «C'est le plus gros match, explique Yassine El Allaoui. Ce sont les deux plus grosses équipes et elles jouent la Ligue des champions africaine. Après, les autres clubs sont plus petits, mais il y a de bonnes équipes comme l'AS Far à Rabat par exemple. Cependant, lorsque les deux grands s'affrontent, la vie s'arrête, les gens ne parlent que de ça et les deux clans se chambrent gentiment jusqu'au coup de sifflet lançant la rencontre.»
Un centre d'entraînement à la pointe de la technologie
Surfant sur cette ferveur et ses ambitions, plusieurs clubs marocains ont entrepris des travaux de rénovation et de mise à niveau de leurs installations. Comment ne pas citer la construction, pour 63 millions d'euros, du complexe de football Mohammed VI, nom du roi du Maroc, situé près de Rabat? Inauguré en décembre 2019, il est le nouveau domicile des équipes nationales, masculines et féminines de tous les âges de compétition.
Un centre de 30 hectares, comprenant quatre terrains de football en gazon naturel, trois en synthétiques, un hybride, un couvert, des courts de tennis, une piscine olympique en plein air, des salles de sport et un centre médical. Tout cela pour permettre au pays de poursuivre et de favoriser l'éclosion de nouveaux talents. «C'est de loin le meilleur centre technique du monde, c'est phénoménal», affirmait Vahid Halilhodzic, ancien sélectionneur du Maroc, peu avant son licenciement, il y a un an au magazine «So Foot».
Les Marocains attendent une nouvelle victoire à la CAN
Une académie, accueillant des jeunes de 12 à 18 ans et portant le même nom, est également en fonction depuis 2009. Elle a notamment vu passer certains cadres de l'effectif marocain actuel comme: Azzedine Ounahi, Nayef Aguerd et Youssef En-Nesyri pour ne citer qu'eux. «La fédération a fait un travail incroyable depuis plus de 10 ans et elle en récolte maintenant les fruits, analyse Yassine El Allaoui. Il y a de plus en plus de binationaux qui choisissent le Maroc. Il y a de grosses communautés marocaines en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Le parcours récent à la Coupe du monde et les infrastructures dont dispose la sélection attirent les joueurs. L'équipe a un bel avenir, il ne faudra juste pas faire n'importe quoi et continuer sur cette lancée.»
Et cela place le Maroc comme l'un des grands favoris de la prochaine Coupe d'Afrique des nations qui se déroulera en Côte d'Ivoire du 13 janvier au 11 février 2024. «Il faut la gagner, lance-t-il. Parce qu'on va être favoris et par rapport à ce qu'on a montré au Qatar. Et ensuite, car on l'attend depuis longtemps. On a perdu en finale en 2004 face à la Tunisie et on veut vraiment regagner cette Coupe d'Afrique. Nous serons tous derrières l'équipe.»
Un dernier succès dans la compétition qui date de 1976. Une éternité pour les Lions de l'Atlas et leurs supporters. Ces derniers pourront d'ailleurs accueillir la compétition en 2025.