D'autres joueurs de l'équipe nationale attendent ce moment, en vain, toute leur vie. De son côté, Fabian Rieder s'est envolé pour la Coupe du monde alors qu'il s'agit de sa toute première convocation avec la Nati. Il était «fou de joie» lorsqu'il a appris sa nomination et qualifie cela de «folie».
Jusqu'à présent, le jeune joueur de Young Boys connaissait ses nouveaux coéquipiers, tant Manuel Akanji que Yann Sommer, uniquement grâce à sa télévision, sa Playstation ou les vignettes Panini qu'il collectionnait. Le capitaine Granit Xhaka est même son grand modèle. Et désormais, il foule la pelouse du terrain d'entraînements avec eux. «Il y avait une certaine nervosité», avoue Fabian Rieder après ses premiers pas avec la tenue de l'équipe nationale, «mais elle a disparu après quelques minutes. Ce sont tous des types super et j'ai été très bien accueilli.»
Le joueur le plus cher de Super League
Avec cette nomination, son grand rêve d'enfant s'est réalisé. Mais parfois, l'appétit vient aussi en mangeant. «Je veux me montrer et m'imposer, affirme-t-il. Mais je ne m'attends certainement pas à entrer en jeu à chaque match.»
Lui et le Lucernois Ardon Jashari — qui n'a également que 20 ans — doivent avant tout acquérir de l'expérience et humer l'air de la Coupe du monde. «Jamais je n'aurais imaginé, il y a trois ans, que les choses iraient aussi vite», souffle Fabian Rieder. En 2019, il jouait encore avec les juniors de Young Boys.
Depuis peu, il est même devenu le joueur le plus cher de la Super League selon le site «Transfermarkt». Mais contrairement à sa sélection pour la Coupe du monde, cette distinction le laisse relativement de marbre: «J'en ai certes pris connaissance, mais cela ne me préoccupe pas beaucoup. Je ne pense pas que je sois le meilleur joueur de Super League parce que ma valeur marchande est la plus élevée…»
Des chaussures de foot avant sa naissance
Le fait qu'il devienne professionnel semblait prédestiné. Son père lui avait acheté des chaussures de football alors qu'il n'était même pas encore né. C'est aussi son paternel qui lui a transmis le virus du football. «Il m'a toujours soutenu, mais ne m'a jamais poussé.»
Ce dernier n'a pas pu voir son fils conquérir le monde du football suisse à une vitesse fulgurante. Il est décédé alors que Fabian n'avait que onze ans. «C'était un coup dur pour notre famille. Mais des choses aussi terribles, ça arrive.» Il remercie vivement sa mère, qui a tout géré d'une main de maître et continue de le faire. «Elle a toujours été là pour nous et nous a accompagnés sur nos chemins de vie.»
Celui de Fabian le conduit désormais au Qatar. «C'est vraiment dommage que mon père ne puisse pas partager ces expériences avec moi. Il aurait certainement été très fier de moi», souffle Rieder.