A 33 ans, Fabian Frei est toujours l'un des piliers du FC Bâle et de l'équipe nationale. Mais depuis quelques semaines, il doit se cantonner à un rôle de remplaçant. Une situation qui, si elle se poursuit, pourrait empêcher le milieu de se rendre au Qatar. Interview.
Pendant longtemps, le credo du FCB était «Fabian Frei est toujours titulaire». Mais depuis quelques semaines, vous n'êtes plus qu'un remplaçant. Comment gérez-vous cette situation?
Fabian Frei: J'ai l'habitude d'être très souvent sur le terrain — c'est donc quelque chose de nouveau. Ce qui est sûr, c'est que je me sens mieux sur la pelouse que sur le banc.
Comment avez-vous appris que vous n'étiez plus titulaire?
L'entraîneur me l'a communiqué — la situation était donc claire. Que je comprenne ou non son point de vue, cela n'a pas d'importance. Je suis un joueur et je dois accepter la décision du coach.
Vous avez longtemps gardé le silence. Pourquoi?
Je ne dois pas tout commenter. Ça m'est égal ce qu'on écrit et ce qu'on dit sur moi. Mais le fait que je ne joue pas ne m'est pas indifférent.
Alex Frei, votre coach, a dit qu'il voulait vous ramener au niveau auquel on était habitué avec vous. Êtes-vous d'accord avec le fait que vous n'êtes pas actuellement au meilleur de votre forme?
Je n'ai pas joué régulièrement au niveau que j'espérais. Mais Alex et moi pouvons aussi ne pas être d'accord — c'est pourquoi c'est lui l'entraîneur, et pas moi.
L'entraîneur dit aussi que vous êtes un joueur qu'il faut beaucoup provoquer par moments, et parfois moins. Est-ce vrai?
Ce que dit le coach est toujours vrai.
Vous êtes capitaine de l'équipe. Pouvez-vous assumer ce rôle en tant que remplaçant?
C'est difficile d'être performant sur le terrain quand on ne joue pas. Mais si je suis devenu capitaine, c'est aussi parce que je dois être un exemple pour les jeunes joueurs. Être à l'écoute des autres et faire le lien entre l'entraîneur et l'équipe, c'est aussi possible quand on joue moins.
Pensez-vous pouvoir bientôt redevenir titulaire au FCB?
Oui, je l'espère.
Votre rôle de remplaçant à Bâle fait aussi de vous un moins bon candidat pour une convocation à la Coupe du monde, n'est-ce pas?
Je n'ai pas peur à ce sujet. Premièrement, parce que je sais ce dont je suis capable. Deuxièmement, car je sais que Murat Yakin sait ce dont je suis capable. Et troisièmement, ce ne serait pas la fin du monde de ne pas aller au Mondial.