«Nous voulons obtenir pour l'équipe de Suisse le meilleur résultat de son histoire dans une Coupe du monde», lâche ainsi Pierluigi Tami, le charismatique directeur des équipes nationales masculines. Faire mieux que le quart de finale de l'équipe de Karl Rappan lors de la Coupe du monde 1954 organisée en Suisse.
Si l'accession dans le dernier carré est l'objectif tracé, Pierluigi Tami et l'équipe de Suisse en poursuivent un autre, tout aussi vertueux: quitter le Qatar sans nourrir le moindre regret. «Je figurais dans le staff de Köbi Kuhn en 2006 en Allemagne. Je me souviens que nous avons été éliminés en huitièmes de finale par l'Ukraine sans vraiment avoir joué un match», reconnait Pierluigi Tami qui a l'élégance de ne pas rappeler que cette élimination avait également été due à une tragique erreur de coaching, le remplacement aberrant d'Alex Frei quelques secondes avant la séance des tirs au but.
Une formation agguérie
Avec Murat Yakin à la barre, Pierluigi Tami sait qu'une telle «bavure» ne sera pas possible. Il sait aussi que l'équipe de Suisse 2022 est devenue une formation aguerrie aux plus grands rendez-vous. «Je ne sais pas si elle est la plus forte de l'histoire, mais elle est bien la plus expérimentée, poursuit le Tessinois. Nous avons un joueur - Xherdan Shaqiri - qui disputera sa quatrième Coupe du monde, et d'autres leur troisième. La liste établie par Murat Yakin me plait. Ce groupe me plait. Maintenant, nous savons très bien que la performance n'est pas l'unique critère qui permet de gagner des matches. Il y a des épisodes qui peuvent le faire basculer. Une part de chance, enfin, entre en ligne de compte.»
«L'intensité est bien là»
Egalement convié à s'exprimer devant la presse, Fabian Rieder tenait un discours qui pouvait coller à celui de Pierluigi Tami. Le joueur des Young Boys sortait de son premier entraînement avec l'équipe nationale avec les yeux de l'enfant qui a touché son rêve. «On se rend compte tout de suite du degré d'exigence qui est imposé, dit-il. C'était un entraînement plutôt «léger» qui devait nous permettre de prendre nos marques. Mais croyez-moi, l'intensité était bien là.»
Ce premier entraînement ne s'est toutefois pas déroulé d'une manière idéale pour Ricardo Rodriguez et Xherdan Shaqiri. Le Zurichois est resté sur la réserve en raison d'une gêne musculaire alors que le Bâlois l'a interrompu d'une manière un peu trop abrupte pour ne pas susciter sur le moment une légère inquiétude. Que Pierluigi Tami a dissipé très vite. «Xherdan doit composer avec des cloques qui le gênent, souligne-t-il. Il a aussi été peut-être surpris par la chaleur même s'il s'est entraîné ces deux dernières semaines à Lugano...»
(ATS)