En cette mi-octobre où les ligues, coupes et championnats accélèrent en direction de la Coupe du monde, difficile de savoir où donner de la tête. Saviez-vous qu’il y a déjà eu quatre journées de Ligue des champions, et ce, en seulement six semaines? Vous seriez pardonnés de ne pas les avoir toutes vues passer.
Dans ce calendrier lancé en sprint tel Kylian Mbappé lorsqu’il ne joue pas comme pivot, il est important de s’arrêter sur la mémorable semaine que vient de vivre le football suisse. La qualification pour la Coupe du monde de l’équipe nationale féminine, décrochée mardi au bout des prolongations face aux Galloises, est un accomplissement de plus.
Depuis 2015, et jusqu’en 2023 donc, l’équipe de Suisse féminine aura participé à quatre tournois majeurs sur cinq, un développement sportif à rapprocher de celui de l’équipe masculine dès le milieu des années 2000. Le dépôt, le lendemain, de la candidature suisse à l’organisation de l’Euro 2025, ne pouvait pas mieux tomber.
La VAR jusqu’à l’absurde
Cet enchaînement parfait n’a pourtant pas tenu à grand-chose. Mardi, soir de qualification, c’est bien la VAR qui a failli s’arroger le premier rôle. Ramona Bachmann, par exemple, y postulait. La numéro 10 de l’équipe de Suisse a inscrit deux buts, mais le deuxième a été refusé pour une position de hors-jeu. Pas de Bachmann elle-même, mais d’une de ses coéquipières, d’un cheveu, sept secondes avant le but, le temps notamment pour une Galloise de dégager le ballon et d’une nouvelle séquence de jeu de débuter.
C’est la réalité d’une technologie qui devait épauler, mais qui désormais dicte. Sur chaque but, la vidéo part à la recherche d’infractions qu’aucun humain sur le terrain n’avait même soupçonnées, jusqu’à l’absurde. Et je ne parle même pas des interprétations différentes, d’un match à l’autre, de fautes ou de mains dans les seize mètres. Une autre fois peut-être.
Et le libre arbitre?
Il n’est pas question de condamner en bloc l’apport de la vidéo dans le football. Plus personne ne nie qu’il aurait été intenable de la tenir à l’écart. Il faut en revanche questionner le terrain que son usage irréfléchi grappille sans cesse sur le libre arbitre des directeurs de jeu. Sur nos émotions de (télé) spectateurs aussi, parfois, trop souvent, jusqu’à l’agacement.