La Suisse a besoin d'une victoire contre la Turquie dimanche pour clore le tour préliminaire de l'Euro 2021. Mais même s'ils gagnent à Bakou, les joueurs de Petkovic ne pourront pas fêter leur qualification pour les huitièmes de finale.
Terminus ou station intermédiaire? L'enjeu est de taille pour l'équipe nationale à l'issue du tour préliminaire contre la Turquie. Et cette rencontre signifie plus qu'une simple qualification pour les huitièmes de finale. Si la sélection nationale ne parvient pas à s'imposer, elle serait non seulement éliminée, mais elle le serait sans la moindre victoire. Cela ne s'est jamais produit lors d'une phase finale depuis l'Euro 2004.
Un meilleur état d'esprit
Ce serait plus qu'un simple tournoi manqué. Pour la génération des Granit Xhaka, Haris Seferovic ou encore Xherdan Shaqiri, champions du monde M17 en 2009 et finalistes de l'Euro M21 en 2011, ce serait une autre promesse non tenue. Une promesse qui ne sera peut-être plus jamais tenue. A savoir, aller aussi loin dans un tournoi comme aucune équipe suisse ne l'a fait depuis 1954.
Yann Sommer a refusé d'accepter que toute une génération, toute une décennie, puisse être mise en cause sur un seul match: «C'est penser trop loin. La seule chose qui compte ici est de se qualifier pour les huitièmes de finale. C'est tout. C'est la seule chose sur laquelle nous nous concentrons.»
Le gardien de 32 ans veut donc se concentrer uniquement sur ce match contre la Turquie. Et ce n'était pas franchement facile pour lui ces derniers jours. Après le 3-0 contre l'Italie, Sommer s'est immédiatement envolé pour l'Allemagne car sa femme a donné naissance à leur deuxième fille tard dans la nuit de mercredi à jeudi. Il a rejoint l'équipe à Rome tôt vendredi matin déjà et s'est ensuite rendu à Bakou. «C'était court, mais avec énormément d'émotions. J'ai beaucoup apprécié cette journée avec la famille. Il y a peu de moments aussi beaux», a-t-il déclaré.
Le football suisse espère que Sommer pourra utiliser ce bonheur familial pour chasser la grisaille quelque peu déprimante autour de l'équipe nationale. Celui qui est né à Morges reste positif: «Quand je suis revenu dans l'équipe, j'ai ressenti un meilleur état d'esprit. L'équipe attend avec impatience ce match décisif contre la Turquie.»
L'entraîneur Vladimir Petkovic n'a lui pas chômé ces trois derniers jours. Il s'est activé à insuffler de la passion à son équipe avec des basses telles que la solidarité, l'identification, la joie et le respect. Des valeurs récitées comme des mantras depuis le match contre l'Italie. Petkovic est convaincu que le message est passé: «Nous serons prêts.»
Avec quelle composition?
Le Mister n'a pas voulu révéler les onze joueurs qu'il voit dans son onze de départ. Fabian Schär jouera-t-il à nouveau? Steven Zuber remplacera-t-il Ricardo Rodriguez? Et Kevin Mbabu? Haris Seferovic aura-t-il une autre chance? Xherdan Shaqiri devra-t-il aller sur le banc? Est-ce le moment pour Ruben Vargas ou Mario Gavranovic? Petkovic s'est contenté de déclarer: «Nous nous sommes bien entraînés. Tous les joueurs sont prêts.»
On veut influencer ce qu'on peut influencer, a dit Petkovic: «Nous voulons obtenir trois points pour avoir une chance réaliste.» Petkovic sait que s'il gagne, Bakou n'est pas sa destination finale. Mais une troisième place avec quatre points et une différence de buts probablement négative ne garantit pas non plus une qualification pour les huitièmes de finale. Ce serait alors le retour à Rome...à la station intermédiaire. Pour en savoir davantage, il faudra donc attendre de voir comment la situation se décante dans les autres groupes à la fin du tour préliminaire.
(ATS)