Jeudi, Barcelone a vu la vie en noir et blanc. Pendant la journée, environ 30'000 supporters de l’Eintracht Francfort ont défilé dans les rues de la capitale catalane et 25'000 d’entre eux sont parvenus à se rendre au Camp Nou pour voir leurs footballeurs balayer l’équipe de Xavi en Europa League.
L’ambiance était électrique et on aurait presque pu croire qu’il s’agissait d’un remake du match aller à Francfort. L’atmosphère ressemble à une rencontre à domicile de l’Eintracht. Une situation qui laisse l’entraîneur du Barça interrogatif: «Nous voulons savoir ce qui s’est passé. Si nous jouons à domicile, cela ne doit pas arriver.» Pour Xavi, le fait que le stade ait finalement accueilli plus que les 5000 supporters allemands prévus sont l’une des principales explications à la qualification de Francfort en demi-finales.
«C’était une honte»
Les fans du Barça laissent eux aussi libre cours à leur colère. Après la pause, le bas de la tribune nord reste vide pendant dix minutes, avant que le noyau dur des supporters locaux ne revienne à la 55e minute. Le président Joan Laporta fulmine: «Je suis inquiet, car ce qui s’est passé est une honte qui ne doit pas se reproduire.» Il annonce en même temps des mesures pour contrer cela.
Comme Xavi l’explique après le match, le club n’avait aucun contrôle sur la vente des billets. Axel Hellman, membre du conseil d’administration de l’Eintracht, le confirme également et défend les Catalans: «Le FC Barcelone n’y est pour rien. Nos supporters sont les plus créatifs pour se procurer des billets par tous les moyens. Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi.»
Les fans motivent à briller
Dans le camp de Francfort, on se réjouit en revanche énormément de ce soutien. «Nous avons fait de ce match à l’extérieur un match à domicile, c’est sensationnel», déclare Markus Krösche, directeur sportif de l’Eintracht. L’entraîneur Oliver Glasner ne tarit pas non plus d’éloges: «Énormes compliments au kop, aux fans qui étaient là et qui nous ont toujours soutenus. C’était une magnifique soirée.»
Pour le capitaine de Francfort, Sebastian Rode, les supporters avaient une signification particulière: «Cela a commencé dès l’échauffement, quand nous avons vu les fans. On avait déjà la chair de poule et puis on s’est aussi battu comme de beaux diables car c’est le rêve de gagner sur la pelouse du Barça.»