C'est le capitaine qui le dit
Granit Xhaka: «Nous avons le potentiel pour écrire l'histoire»

Le capitaine de l'équipe de Suisse est prêt à montrer la voie. Granit Xhaka s'est assis avec Blick à deux jours de l'ouverture du championnat d'Europe et s'est confié sur ses ambitions, sa famille et d'un possible retour à Bâle.
Publié: 09.06.2021 à 22:15 heures
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Dernière mise à jour: 10.06.2021 à 07:45 heures
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Granit Xhaka lors de la première séance d'entraînement à Bakou.
Photo: TOTO MARTI
Andreas Böni

Granit Xhaka (28 ans) vit des jours particuliers. Au moment où il prépare l'Euro - son premier tournoi en tant que capitaine -, son avenir est abondamment discuté à Bakou. L'AS Rome, et son entraîneur José Mourinho, le veulent à tout prix. Selon les informations de Blick, Xhaka a désormais trouvé un accord avec le club sur les différentes modalités de son contrat. Il devrait signer au minimum jusqu'en 2025. Arsenal et l'AS Rome doivent désormais trouver un accord. L'indemnité de transfert se situe entre 15 et 25 millions d'euros pour le milieu de terrain.

Malgré tout cela, Granit Xhaka, lui, est détendu. Sans surprise, il ne veut pas parler de ces rumeurs de transfert lors de cet interview avec Blick. Il n'a, par contre, aucun tabou en ce qui concerne l'Euro à venir et le premier match de l'équipe de Suisse face au Pays de Galles, samedi à Bakou.

Granit Xhaka, vous êtes dans la sélection nationale depuis 2011. Est-ce la meilleure équipe dans laquelle vous avez évolué?

Granit Xhaka: C'est difficile à dire, chaque équipe avait ses propres qualités. Mais je suis convaincu que nous avons beaucoup évolué au fil du temps. Personnellement, les 10 dernières années avec la Suisse sont synonymes d'expériences positives. Certes, nous avons eu des déceptions lors des grands tournois avec des éliminations parfois malheureuses. Mais sinon, je suis très heureux de mon passage dans cette équipe et je suis convaincu que son développement n'est pas encore terminé.

Qu'attendez-vous de cet Euro?

Jouer une telle compétition est un rêve pour tout joueur, qu'il s'agisse d'un nouveau venu ou d'un joueur expérimenté comme moi. Je suis très motivé et j'ai faim de faire quelque chose de spécial pour notre pays avec cette équipe.

Depuis le championnat du monde U17, vous aviez dit avant chaque tournoi que vous iriez en finale. Ferez-vous de même aujourd'hui encore?

J'aborde chaque match et chaque tournoi avec cette attitude, oui. Si vous ne vous fixez pas d'objectifs élevés, vous ne pourrez rien accomplir. Nous avons le potentiel pour entrer dans l'histoire et nous l'avons montré à plusieurs reprises. J'ai en tout cas pris suffisamment d'affaires avec moi pour aller jusqu'à la finale.

Le match le plus chaud devrait être celui contre la Turquie. En 2005, les Turcs avaient attaqué l'équipe de Suisse hors du terrain. Vous en souvenez-vous?

Bien sûr, je m'en souviens et je pense que c'est le cas de la plupart des Suisses qui s'intéressent au sport. C'est du passé et de l'histoire ancienne. Mais la Turquie a une équipe très forte avec une nouvelle génération. Tout le monde peut battre n'importe quelle équipe dans un bon jour. Vous ne pouvez pas les laisser jouer et devenir euphorique. C'est là que nous devons faire preuve de concentration, d'agressivité, d'intelligence tactique pour les battre.

Oui, mais ça peut chauffer sur le terrain...

Ce n'est pas du tout un problème pour nous, nous sommes tous des professionnels de haut niveau et nous connaissons ce genre de situations. Nous devons jouer notre propre jeu avec la tête froide et un plan clair.

Vous venez de devenir père pour la deuxième fois. Qu'est-ce que ça vous fait d'être loin de votre famille pendant si longtemps?

Oui, c'est vrai, nous venons d'être parents d'une petite fille et ce n'est certainement pas simple de se retrouver loin de la famille pendant si longtemps. Mais je suis très fier de ma femme, qui gère parfaitement cette situation avec ma famille. Grâce à elle, j'ai la chance de pouvoir me concentrer sur mon travail et de donner le meilleur pour notre pays. C'est sûr que les enfants vont me manquer pendant cette période. Plus tard je pourrai leur expliquer pourquoi papa n'était pas à la maison, mais seulement à la télévision.

Vous avez eu une bonne année à titre personnel même si Arsenal a eu une mauvaise année. À quel point ce 8e rang en Premier League vous dérange-t-il?

Le football est un sport d'équipe et vous ne pouvez pas être meilleur que votre équipe. C'était une bonne année pour moi personnellement. J'ai toujours joué et fait de mon mieux, mais la place finale est décevante pour nous.

Où étaient les problèmes cette saison?

Il y a certainement eu un certain nombre de points qui ne se sont pas déroulées de manière optimale. Mais ça ne sert à rien de regarder en arrière maintenant.

Vous avez également été traité de tous les noms par les fans et avez été victime d'une campagne de haine sur les réseaux sociaux. Comment l'avez-vous vécu?

J'ai eu des expériences très négatives, c'est vrai. C'est un sujet important pour moi et je considère que les gens doivent faire preuve de respect les uns envers les autres sur internet. Il doit y avoir des limites. Et beaucoup de mes amis, mon club et beaucoup de joueurs partagent cette opinion. C'est pourquoi il est important de se montrer ferme pour les condamner.

Comment y avez-vous fait face?

Si quelqu'un critique mes performances sportives, c'est une opinion que je dois être capable d'assumer. Mais lorsque cela va plus loin et que cela commence à toucher ma famille et mes enfants, c'est une ligne qui ne doit pas être franchie. Personnellement, j'ai essayé de me montrer toujours positif et de gérer au mieux ces débordements.

Quels sont les canaux que vous gérez vous-même?

Instagram et Facebook.

Quels conseils avez-vous pour les jeunes joueurs qui sont au début de leur carrière?

Dites-leur de travailler, travailler, travailler. Sur le terrain et à l'entraînement !

Vous aurez 29 ans cette année. Alex Frei est revenu au FC Bâle à cet âge. Reviendrez-vous aussi à FCB un jour?

Oui, c'est incroyable comme le temps passe vite. J'ai presque 29 ans maintenant (rires). Mais je me sens toujours jeune, je suis toujours en forme et j'ai faim, et je veux continuer à jouer au football au plus haut niveau. C'est clair que c'est un rêve pour Tauli (ndlr Taulant, son frère) et moi de jouer à nouveau ensemble au FC Bâle. Que ce soit juste pour une minute ou pour un match. Mais j'adorerais remporter un autre titre avec le FCB.

Vous laisseriez le brassard de capitaine à votre frère?

Absolument! Taulant est une légende du club. Une légende du club mérite le brassard de capitaine.

A quel moment un retour en Super League vous semble réaliste?

Pour l'instant, je n'y pense pas du tout. Je veux jouer au haut niveau. Surtout ici et maintenant lors de cet Euro.

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