Trois jours après la première victoire de son histoire en Espagne, l’équipe de Suisse entend terminer le travail. Ce mardi à Saint-Gall, elle doit cueillir au moins un point devant la République tchèque pour conserver sa place dans le premier groupe de la Ligue des nations.
Souvent Tchèques et mat
«Pour le prestige et les retombées financières qu’elle procure, une place dans ce premier groupe est très importante, souligne Murat Yakin. Mais cette compétition a démontré cette année qu’elle échappait presque à toute logique. Qui aurait prédit la relégation de l’Angleterre?»
Trop avisé pour crier déjà victoire, le sélectionneur saura rappeler à ses joueurs que rien n’est encore acquis. Surtout face à une équipe contre laquelle la Suisse reste sur quatre défaites et qu’elle n’a plus battue depuis 28 ans. Et, enfin, qu’assurer son maintien après avoir perdu les trois premiers matches de cette campagne serait, au final, une très belle performance.
Sans le héros de Saragosse
Murat Yakin s’avance donc vers cet avant-dernier match avant la Coupe du monde avec une certaine prudence. Le Bâlois l’abordera sans le héros de Saragosse, Manuel Akanji qui a ouvert le score contre l’Espagne avant d’offrir le 2-1 à Breel Embolo. «On ne peut pas vraiment remplacer un joueur de la trempe de Manuel, glisse-t-il. Mais j’ai la chance de pouvoir compter sur Fabian Schär et Eray Cömert qui réalisent un bon début de saison en club pour faire face à cette absence. Je ne me suis pas encore décidé même si j’ai une petite idée derrière la tête.»
Tout indique que Fabian Schär sera appelé à jouer. Avec le défenseur Newcastle, Murat Yakin alignera un joueur qui excelle dans le duel aérien. «Il convient de se méfier des Tchèques. Ils ont de la taille. Ils sont redoutables sur les balles arrêtées, prévient-il. Et leur jeu très vertical peut poser des problèmes.»
«Une sorte de finalissima»
Ce jeu vertical fut toutefois sans relief samedi à Prague face au Portugal. Battus 4-0, les Tchèques ont concédé une troisième défaite de rang dans la compétition pour se retrouver le dos au mur mardi. «Nous avons perdu 2-1 le match aller pour plusieurs raisons: une mauvaise entame, un manque d’efficience dans le dernier geste et aussi des joueurs qui n’étaient pas à leur meilleur niveau après une saison très longue», explique Murat Yakin.
«Mardi, je veux voir une équipe qui jouera avec beaucoup plus d’intensité qu’à Prague, une équipe bien organisée et, surtout, une équipe dominatrice. Nous ne jouerons pas le 0-0. Mes joueurs ont faim, lâche-t-il. C’est une sorte de finalissima pour nous. Nous voulons la victoire. Chaque succès renforce la confiance. Et la Coupe du monde est là dans moins de deux mois.»
Une 100e sélection pour Ricardo Rodriguez
Cette rencontre sera la 100e de Ricardo Rodriguez en équipe nationale. Le Zurichois rejoint ainsi Xherdan Shaqiri et Granit Xhaka dans un club des centenaires emmené bien sûr par Heinz Hermann et ses 118 sélections. Homme de peu de mots, il se dit empli de fierté avant ce 100e match, près de onze ans après son premier le 7 octobre 2011 à Swansea contre le Pays de Galles. «J’ai eu la chance de ne pas connaître de graves blessures pour disputer deux Coupes du monde et deux Championnats d’Europe, lâche-t-il. Je n’ai que de bons souvenirs en équipe de Suisse.»
Très marqué par le décès de sa mère en 2015, Ricardo Rodriguez n’a peut-être pas justifié tous les espoirs qu’il avait pu susciter lors de ses premières années à Wolfsburg. On avait alors évoqué un intérêt très prononcé du Real Madrid à son égard.
A 30 ans, le Champion du monde M17 – qui est devenu le capitaine du Torino cette saison – n’a jamais fait face à une réelle concurrence sur le flanc gauche de la défense de l’équipe de Suisse. Sorti à la pause samedi à Saragosse en raison des séquelles d’une grippe, il assure être capable de tenir la distance mardi.
(ATS)