«Je vais donner ma vie pour ce club.» Dans un espagnol quasi parfait, Kylian Mbappé a enchanté mardi près de 80'000 fans du Real Madrid lors de sa présentation officielle au stade Santiago Bernabeu, au cours d'une cérémonie grandiose.
«Wow... C'est incroyable d'être ici. J'ai rêvé pendant des années de jouer pour le Real Madrid et aujourd'hui mon rêve est exaucé. Je suis un garçon heureux», a lancé Mbappé à ses supporters, sous les yeux de ses parents, émus aux larmes, et de Zinédine Zidane, qui n'a jamais caché avoir voulu attirer le phénomène français au Real dès son plus jeune âge.
Le rêve d'une vie
«Il y a douze ans, tu as invité à Valdebebas (ndlr: le centre d'entraînement du club) un jeune homme qui est aujourd'hui le protagoniste de ce moment, un joueur qui va nous aider à continuer à gagner, et qui réalise le rêve de sa vie», a déclaré le président merengue Florentino Pérez à l'adresse de «Zizou». «Kylian, tu es ici parce que tu l'as voulu, tu as su surmonter tous les obstacles pour vêtir ce maillot blanc, celui des 15 Coupes d'Europe. Bienvenue à la maison, bienvenue au Real Madrid!», a-t-il ajouté. Pour son nouveau «Galactique» le club espagnol a déroulé non pas un tapis rouge mais un tapis bleu pour l'accueillir comme une rockstar dans son nouveau jardin, rénové et modernisé pour pouvoir attirer les concerts des plus grands artistes internationaux.
Acclamé par des dizaines de milliers de supporters madrilènes, certains l'ayant attendu pendant plusieurs heures, le capitaine de l'équipe de France a fait ses premiers pas sur la pelouse de la mythique enceinte dans une ambiance proche d'une rencontre de Ligue des champions, marchant dans les pas de son idole Cristiano Ronaldo, qui avait aussi eu droit à une cérémonie de présentation grandiose il y a 15 ans. La vidéo diffusée sur les écrans géants rappelait d'ailleurs la filiation entre le Bondynois et le Portugais, dont les posters tapissaient sa chambre d'enfant.
Après avoir passé sa visite médicale à l'hôpital de La Moraleja, en périphérie de Madrid, Mbappé a enfin paraphé son contrat de cinq ans avec son président Florentino Pérez au centre d'entraînement du club madrilène, prenant la pose devant des répliques de la Ligue des champions, son grand rêve inabouti à Paris. Pour Mbappé et le Real, c'est enfin la concrétisation d'un transfert longtemps espéré, attendu et repoussé. Depuis jeudi dernier, le maillot floqué du no 9 du joueur français s'arrache dans les boutiques du club, où le visage de «Kyks» s'étale partout.
Le Real s'attend à des retombées économiques
Parti libre du PSG, Mbappé arrive en Espagne après un Euro décevant sur le plan individuel (un but sur pénalty, une passe décisive), conséquence notamment de son nez cassé lors du premier match du tournoi qui s'est achevé en demi-finale pour les Bleus, éliminés par l'Espagne engagée sur la voie de son sacre dimanche soir.
Le joueur sort aussi d'une saison éprouvante avec le club parisien, marquée par les tensions autour de la non-reconduction de son contrat - début juin, il s'est dit «libéré» et «soulagé» après l'officialisation de son transfert dans la capitale espagnole. A Madrid, il formera avec Vinicius Jr et Jude Bellingham un trio offensif qui fait déjà rêver les aficionados du «Roi d'Europe» qui a remporté le 1er juin dernier sa 15e Ligue des champions.
Champion d'Espagne en titre, le Real Madrid débutera le championnat à Majorque, lors de la première journée de Liga disputée le week-end des 17 et 18 août. Les éventuels débuts au stade Santiago Bernabeu de la superstar française pourraient avoir lieu la semaine suivante, à l'occasion de la réception d'un des promus, le Real Valladolid (2e journée).
Le Real s'attend à amortir ce transfert qui reste onéreux (salaire estimé à 15 millions d'euros net par saison et prime à la signature supérieure à 100 millions) grâce aux différentes retombées économiques apportées par le joueur français (contrats de sponsoring, vente de maillots, billetterie...). Mbappé, lui, espère remporter enfin une Ligue des champions, et le Ballon d'Or, deux objectifs qu'il a toujours clairement affichés, tout comme celui de «marquer l'histoire» de son sport.