Son bureau n’est pas encore complètement meublé. Uli Forte souhaite encore y faire installer une grande photo sur le mur. Mais hormis ce détail cosmétique, l’entraîneur est bien installé dans son nouveau poste à Yverdon. Le technicien a stabilisé l’équipe de Challenge League et a ramené les premières victoires. Mais il sait également tout sur ce qui se passe au club du Nord Vaudois.
Lorsque, lors d’une visite au Blick, le Zurichois se tient sur le balcon du bâtiment flambant neuf abritant les VIP et le restaurant, il montre du doigt les anciennes tribunes et précise: «De nouvelles parties du stade sont en cours de construction à cet endroit et derrière l’un des buts. Ça va être très joli.»
Forte montre son nouvel empire à Yverdon avant le match de Coupe contre son ancien club le FC Zurich. Depuis août, il est le nouvel entraîneur du club vaudois, qui retrouve le football professionnel après avoir frôlé la faillite.
Un millionnaire de la construction investit massivement
A deux pas des rives du lac de Neuchâtel, le président d’Yverdon et entrepreneur en bâtiment Mario Di Pietrantonio investit des millions dans son projet de football. L’objectif à long terme: la quatrième promotion en Super League après 1993, 1999 (avec l’entraîneur Lucien Favre) et 2005.
Le plus surprenant est sans doute que le riche patron de l’industrie du bâtiment a beaucoup investi dans les infrastructures, mais qu’il n’a pas démoli les anciennes installations. La vénérable tribune boisée est toujours bel et bien là.
Elle a été rénovée à l’intérieur et enfermée dans un nouveau bâtiment, petit mais raffiné. Il y a maintenant des vestiaires pour les juniors, des salles de matériel, des bureaux pour Uli Forte et le directeur général Marco Degennaro (ex-Sion), un restaurant public et les salles VIP que Forte et l’équipe utilisent pendant la semaine pour les repas et les réunions d’équipe.
«Une recherche d’emploi difficile»
Le coach se remémore le processus qui l’a mené à Yverdon: «Je suis venu aux entretiens sans aucune attente. Mais je me suis vite rendu compte que ce projet avait beaucoup de substance.» L’ex-entraîneur de Saint-Gall, Young Boys, Zurich et Grasshopper, qui avait également posé sa candidature pour devenir entraîneur de la sélection nationale, a signé avec l’équipe qui était alors classée dernière.
En tant que double vainqueur de Coupe de Suisse, double vice-champion et entraîneur de deux promotions, pourquoi Forte a-t-il décidé de se lancer dans ce projet avec le néopromu en Challenge League? «L’agitation et le travail du terrain m’ont manqué, précise-t-il. C’est pourquoi j’ai tenu à retravailler dès cet été. Mais cette recherche d’emploi était plus difficile que je ne le pensais.»
C’est alors que le club d’Yverdon a renvoyé Jean-Michel Aeby, l’entraîneur qui a mené le club à la promotion en fin de saison dernière. Uli Forte a accepté la succession. Hasard du calendrier, il retrouvera en Coupe de Suisse ce mardi le FC Zurich, club qu’il a dû quitter en février 2018 malgré une troisième place au classement et une qualification pour les demi-finales de Coupe. «Bien sûr que c’est un match spécial. Je garde un souvenir très positif de mon séjour au FC Zurich. C’est vraiment dommage que cela se soit terminé si brusquement», se souvient Forte. Il ne dira rien de plus sur le sujet. Mais son petit sourire en dit long sur son désir de réaliser un exploit en Coupe de Suisse.