Huitante jours avant le début de l'Euro en Allemagne, Murat Yakin tire la sonnette d'alarme. Alors que la Nati a retrouvé une certaine stabilité défensive lors des matches amicaux au Danemark et en Irlande, l'offensive a du mal à décoller. Il manque un numéro 9 classique, d'autant plus que Breel Embolo ne devrait faire son retour qu'en avril.
«N'espérer que sur Breel ne serait pas optimal. Nous cherchons des solutions et devons garder toutes les options ouvertes», avoue Murat Yakin – et il se souvient d'un joueur qu'il a déjà pratiquement mis de côté: Haris Seferovic. Pendant près d'une décennie, le champion du monde M17 de 2009 a été le numéro 1 de l'attaque suisse et a participé à cinq phases finales de tournoi international. Il a posé les bases du match historique contre la France à l'Euro 2021 en marquant deux buts.
Plus présent depuis juin
Quelques semaines plus tard, Murat Yakin a repris la Nati. Celui-ci a rapidement signalé qu'il ne comptait pas sur Seferovic, même lorsqu'Embolo était blessé et absent lors des qualifications pour l'Euro. Haris Seferovic a disputé le dernier de ses 93 matches internationaux (25 buts) en juin 2023 contre la Roumanie (2-2). Ensuite, le Lucernois aux racines bosniaques a fait ses adieux, a rejoint Al-Wasl à Dubaï et a définitivement disparu des radars de la Nati.
Haris Seferovic est surpris lorsqu'il entend les déclarations de Murat Yakin. Ces derniers mois, il n'a plus eu de contact avec le sélectionneur de la Nati. Il ne veut pas vraiment croire qu'il pourrait devenir une option sérieuse pour l'Euro. «Mon instinct me dit que le sujet est clos, avoue-t-il à Blick. Mais il ne faut jamais dire jamais.» Physiquement, il est en forme, il marque régulièrement pour Al-Wasl: 11 buts en 23 matches officiels. Le club de Dubaï est invaincu et en tête du championnat.
Dans le top 10 du palmarès de la Nati
Les joueurs comme Seferovic sont rares. Un travailleur et un joueur d'équipe qui sait où se trouve le but. De plus, il dispose d'une énorme expérience internationale – grâce à ses transferts en Espagne, en Italie, en Allemagne, au Portugal et en Turquie. En ce qui concerne le nombre de sélections et de buts en équipe nationale, il fait partie du top 10 de l'histoire. Il dit à juste titre: «J'ai vécu beaucoup de choses avec la Nati et j'ai acquis un statut au sein de l'équipe.»
L'Euro aurait pour lui un attrait particulier. Il a joué trois ans à Francfort, où il a également rencontré sa femme. «J'aimerais beaucoup être présent en Allemagne. Rien que pour l'ambiance, ce serait une expérience géniale», souffle Seferovic. Mais le rôle de bouche-trou n'est pas une option pour lui. «Si je participe au camp avant la compétition, j'irai aussi à l'Euro – et au minimum comme attaquant numéro 2.»