Il y a deux ans, une émission de télévision espagnole choquait ses téléspectateurs. «El Chiringuito TV» était en visite à Malaga chez Dario Silva, ex-attaquant de Malaga, de l'Espanyol et de Séville.
L'Uruguayen, qui s'est forgé un statut de héros sur le terrain de Malaga entre 1999 et 2003 avec 36 buts en 100 apparitions, rôde autour des tables d'une pizzeria, servant bière et nourriture. Loin de là ses exploits qui l'ont mené à la Coupe du monde en 2002 avec l'Uruguay et qui lui ont également valu un contrat en Premier League avec Portsmouth.
«Des agents m'ont tout volé»
Tout l'argent qu'il a encaissé en Espagne, en Angleterre et en Italie (Cagliari) a disparu. «L'argent que je gagnais dans le football? Mes agents m'ont tout volé. Ils ont géré l'argent et en ont fait ce qu'ils voulaient», soupire Dario Silva.
Ce n'est toutefois pas le pire sort qui ait frappé l'international aux 49 sélections (14 buts). C'est surtout une soirée de 2006 dans la capitale de son pays natal, Montevideo, qui a changé sa vie.
Dario Silva était en route avec deux anciens coéquipiers de l'équipe nationale dans la voiture qu'il avait offerte à son père, décédé peu de temps auparavant. Il a alors perdu le contrôle du véhicule et a percuté de plein fouet un lampadaire. Dario Silva n'avait pas bouclé sa ceinture, a traversé le pare-brise la tête la première et a violemment terminé dans le lampadaire.
Amputation de la jambe
Grièvement blessé, Dario Silva est resté sur le lieu de l'accident, inconscient. Il souffrait de fractures au crâne et d'une fracture complexe de la jambe droite. Ses deux amis n'ont pas été blessés gravement.
Le jeune homme, alors âgé de 33 ans, a immédiatement été transporté à l'hôpital et a été opéré d'urgence dans un coma artificiel. Comme le risque d'une infection grave se présentait, les médecins ont décidé d'amputer la jambe de Silva. Il s'est ensuite fait fabriquer une prothèse.
Depuis, Dario Silva nie travailler dans cette pizzeria. Il ne fait qu'aider de temps en temps, le propriétaire étant un de ses amis. Il travaille occasionnellement comme consultant.
«Ce qui s'est passé m'a fait très mal, explique-t-il. Mais heureusement, ça aurait pu être bien plus grave.»