Marco Walker confirmé à Tourbillon
«Je lui suis reconnaissant, et lui aussi en retour»

A peine le sauvetage — difficilement — assuré, Christian Constantin a effectué son premier choix en vue de la saison prochaine. Marco Walker, qui a prolongé d'un an, restera le coach des Valaisans.
Publié: 01.06.2021 à 10:02 heures
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Dernière mise à jour: 02.06.2021 à 10:33 heures
Alain Kunz

Pas le temps de souffler après un maintien, surtout lorsqu'il a été acquis aussi chichement que celui du FC Sion. Christian Constantin en est conscient et a déjà pu tracer la première «chose à faire» sur sa liste: trouver un entraîneur.

Au lieu de gamberger tout votre lundi pour décider de l'avenir de Marco Walker, vous auriez plutôt pu lui ériger un monument. Racontez-nous vos discussions.

Christian Constantin: Oh, cela n'a pas pris trop temps pour déterminer que nous avions un avenir commun. Marco est un bonhomme d'agréable compagnie. J'avais déjà un bon feeling avec lui quand il était à Bâle, et cela s'est confirmé. C'est quelqu'un qui se donne toujours à fond.

Tout ça pour dire que vous avez prolongé son contrat?

Tout à fait. Nous sommes tombés d'accord pour un contrat d'un an.

Seulement une saison?

Je ne fais plus de contrats à longue durée. De toute façon, il m'est reconnaissant de lui offrir une chance en tant que coach professionnel dans la plus haute ligue du pays. Et je lui dois bien ça, puisqu'il nous a sauvés

Revenons à dimanche. Vous étiez bien terne: pas d'interview malgré votre maintien. Vos batteries étaient à plat?

Oui, c'était une grosse chute de pression. De toute façon, tout avait été dit et le terrain avait parlé. Nous restons en Super League, basta. Voilà ce qui m'importait, cela ne servait à rien de faire des analyses ou de se projeter trop vite. Avec l'équipe et le staff, nous avons mangé à mon hôtel, bu du vin et profiter un peu. Parce qu'il ne faut pas oublier que les gars ont réalisé un truc extraordinaire à la fin de la saison.

Quel vin?

Un Merlot valaisan. De Marie-Thérèse Chappaz, je crois.

Qu'est-ce que vous avez pensé au moment où le sauvetage a été acquis?

Que c'était un miracle! Honnêtement, après la défaite 0-3 contre Vaduz et six points de retard, je n'avais presque plus d'espoir. Et quand on a perdu à Lugano à l'avant-dernier match, c'était même plus d'espoir du tout. J'ai pensé qu'on était morts, que ce Vaduz en forme allait battre Zurich.

Il en a été autrement.

Lorsque Vaduz a ouvert le score après quelques minutes à Zurich et qu'on faisait encore 0-0 contre Bâle, j'avais jeté l'éponge pour de bon. Mais les gars et le FCZ ont fait le job.

Cela fait trois sauvetage in extremis en autant de saisons. On peut imaginer que vous rêvez d'un championnat plus tranquille...

On ne peut pas tirer sur la corde éternellement. Mais ça, tout le monde le sait. Vous m'avez déjà posé des questions plus intelligentes...

D'accord, tentons. Vous n'avez pas eu de chance avec Fabio Grosso, votre premier entraîneur cette saison.

J'irais même plus loin: c'était une sacrément mauvaise décision. Surtout avec aussi peu de préparation et en pleine pandémie.

Et pourtant, vous êtes resté spectateur un peu trop longtemps...

Au début, je voulais donner une vraie chance à Fabio. Il ne l'avait pas eu au début de saison en raison de la situation liée au coronavirus en Valais. Il a lui-même été infecté. Tout le monde ne fait que de me dire que je change trop souvent d'entraîneur, donc pour une fois je me suis dit que j'allais être plus patient. Ça a été mon erreur, je dois revenir à ma méthode habituelle. Quand j'ai l'impression que ça ne fonctionne plus, je change.

Vous n'avez pas agi non plus lorsqu'il a écarté Guillaume Hoarau et Dimitri Cavaré et qu'il a changé de gardien.

Je lui ai répété, encore et encore, que ça n'allait pas, mais il a continué à faire les choses à sa sauce. A un moment donné, je lui ai dit: «T'as beau être champion du monde, tu ne connais rien au football.»

Le nombre incalculable de blessures prouve que le FC Sion n'était pas au niveau physiquement.

On l'a vu en barrages: Thoune était plus en forme que nous. Tout ça doit changer. Je vais devoir avoir une grosse discussion avec les personnes concernées...

Dans les urgences, votre club a aussi besoin d'un staff sportif qui peut prendre votre fils Barthélémy sous son aile et planifier mieux la stratégie. Ça ferait du bien au FC Sion...

Le stratège, c'est le coach. Mais quand celui-ci n'arrive pas à tirer le meilleur des atouts qui lui sont confiés, alors on peut élaborer autant de stratégies qu'on veut, ça ne change rien.

A propos de l'effectif: que va-t-il se passer avec Guillaume Hoarau?

Son contrat arrive à expiration. Il a subi une IRM pour savoir exactement l'état de son genou. Nous allons nous entretenir mercredi.

Il veut rester. Et de votre côté? Vous avez déjà préparé son nouveau contrat?

Je veux le garder, c'est sûr. C'est lui qui nous a permis de rester en Super League.

Et sa copine, la mannequin Manuela Frey, adore le Valais.

C'est vrai, elle se sent bien ici.

Le contrat de Lubomir Tupta, qui a sauvé Sion lors du barrage retour, arrive également à son terme. Est-ce que vous allez activer l'option d'achat?

Lubo est un héritage de Fabio, et c'est de loin la meilleure chose qu'il ait faite!

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