Si la Suisse veut espérer réussir un coup contre la France en huitième de finale de l'Euro, cela passera probablement par une résilience parfois indécelable chez les internationaux de Vladimir Petkovic. De la performance bâclée contre l'Italie (0-3) à la démonstration dans le match de la dernière chance contre la Turquie (3-1), la Suisse semble capable de tout. Son chef de file, Haris Seferovic, en est le meilleur exemple. L'attaquant du Benfica aura beaucoup de responsabilités avec sa position à la fois d'attaquant et de premier défenseur.
La scène de la 19e minute face à la Turquie le prouve. Oui, Haris Seferovic est en bonne forme et dans de bonnes dispositions. De manière assez atypique pour lui, il anticipe un centre dangereux devant sa propre surface. Quelques minutes après son ouverture du score, il a sprinté depuis la ligne médiane et a récupéré le ballon dans les pieds adverses. Dans la foulée, il repart à l'attaque et se rend disponible pour une passe. C'est ce visage que l'on attend de l'attaquant titulaire contre les Bleus.
Mauvais timing
Quelques minutes après cette intervention positive, Seferovic reste agressif. Sa poussée offensive a permis à la Suisse de bénéficier d'un coup-franc près de la surface de réparation adverse. Cette action a permis à la Suisse de mener 2-0 par Shaqiri.
Hélas, il y a d'autres scènes. Comme celle de la 20e minute face à l'Italie lorsque Seferovic est dans le mauvais timing. A la suite d'un dégagement de Yann Sommer, il perd un duel sur la ligne médiane malgré une nette supériorité physique.
Bien sûr, un duel peut se perdre. Le problème? Sa réaction. Au lieu de revenir se positionner, il a décidé d'errer sans but durant quelques secondes. Cette attitude peut avoir des répercussions sur ses coéquipiers.
La contre-attaque après les critiques
Ce laisser-aller a semblé se propager sur toute l'équipe. Il y a un manque de course et de disponibilité global. Quelques minutes plus tard, les Italiens ont marqué le premier but. Seferovic est finalement logiquement remplacé par Gavranovic à la pause.
Les critiques ont forcément fusé avant la contre-attaque contre la Turquie. Pour Seferovic, il n'y a qu'une seule explication à ce langage corporel différent: «Je me donne toujours à fond, je ne suis pas un égoïste! Soit on court tous ensemble, soit on le fait chacun de son côté et ça ne marche pas.» Courront-ils tous dans la même direction face à la France dans le sillage d'un Haris Seferovic mordant comme il peut parfois l'être?