2025, le vrai départ?
Gregor Kobel et la Nati, une histoire commune à écrire

Gregor Kobel a pris la succession de Yann Sommer, mais l'histoire d'amour entre le gardien de Dortmund et la sélection n'a pas encore véritablement décollé. Le match de vendredi peut servir de nouveau départ.
Publié: 16:13 heures
|
Dernière mise à jour: 17:33 heures
Gregor Kobel n'a pas encore effectué de blanchissage avec la Nati.
Photo: TOTO MARTI
Blick_Tim_Guillemin.png
Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Il la voulait, cette place, et il l'a eue. Ce n'est pas un secret, la relation entre Gregor Kobel et Yann Sommer a toujours été professionnelle, mais jamais amicale ni fraternelle. L'ambitieux gardien de Dortmund était vu comme une menace par son aîné, lequel a tout le temps excellé avec la Nati, jusqu'à son tout dernier match, perdu aux tirs au but face à l'Angleterre en quarts de finale de l'Euro. C'est peu dire que les messages échangés par médias interposés ont été froids, mais sont restés polis, après la retraite internationale de Yann Sommer, les félicitations et encouragements se limitant au strict minimum. Pas assez pour créer une polémique, les deux hommes sont bien éduqués et connaissent le jeu de la communication, mais un peu trop froid, tout de même, pour être convaincu qu'ils vont se manquer l'un à l'autre. 

Plus grand et plus fort que Yann Sommer? Peut-être, mais pas au pied

La page Yann Sommer est désormais tournée et voilà Gregor Kobel là où il a toujours eu envie de se trouver: entre les poteaux de l'équipe de Suisse. Il le sait, il ne sera jamais aussi aimé du grand public que le charismatique Bâlois, l'homme rêvé pour le service marketing et sponsoring de l'ASF, mais le géant zurichois, au caractère bien affirmé, veut faire la différence autrement: en étant excellent sur le terrain. Nombreux étaient les spécialistes à estimer, d'ailleurs, que la Nati gagnait au change en intronisant Gregor Kobel numéro 1. Plus grand, meilleur dans les airs que Yann Sommer (qui ne s'aventurait de toute façon jamais hors de ses cinq mètres), plus fort sur sa ligne... Les arguments en faveur du portier de Dortmund ne manquaient pas, même si son jeu au pied provoque parfois des frissons, là où celui de Yann Sommer est impeccable.

Photo: TOTO MARTI

Le premier constat, certes intermédiaire, est que la Ligue des Nations ayant suivi l'Euro n'a pour l'instant pas permis à Gregor Kobel de confirmer tout le bien que les experts pensaient de lui. Il reste bien sûr l'indiscutable numéro 1, jamais remis en doute par Murat Yakin, et ce ne sont ni Yvon Mvogo, ni Pascal Loretz, Marvin Keller, Philipp Köhn ou Jonas Omlin qui lui contesteront ce statut. Gregor Kobel est tranquille pour plusieurs années, il ne sera jamais remis en cause. Mais le fait est qu'aujourd'hui, en dix sélections, il n'a jamais gardé sa cage inviolée, y compris face à Andorre un peu plus tôt.

A 27 ans, il entre dans ses meilleures années

Or, la Suisse aura besoin d'un très grand gardien dès le mois de septembre pour espérer terminer devant la Suède, la Slovénie et le Kosovo sur la route de la Coupe du monde, ce que Gregor Kobel n'est pas encore avec l'équipe de Suisse. Finaliste de la Champions League avec Dortmund la saison dernière, le portier d'1,96m entre à 27 ans théoriquement dans ses meilleures années, mais a encore tout à construire avec l'équipe de Suisse. Lui aussi, comme la Nati, a pris six mois de retard dans l'opération reconstruction après l'Euro et, pour lui, ce match de vendredi à Belfast est important. Il doit impérativement monter en puissance et écarter ce petit bruit insidieux qui se faufile autour de la Nati et commence à le définir comme un peu fébrile, ce qu'il a incontestablement été lors de plusieurs rendez-vous de l'automne en certaines occasions.

Alors, le premier blanchissage de l'année 2025 dès le premier match, ce vendredi à Windsor Park? Il ferait du bien à tout le monde, sachant que Murat Yakin a d'ores et déjà suggéré qu'Yvon Mvogo serait titulaire mardi à Saint-Gall contre le Luxembourg.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la