Oublions un instant le ballon rond, les dribbles, les buts et le Parc de Princes, le stade fétiche du Paris Saint-Germain. Sans cesse reprise et commentée depuis deux jours malgré les démentis de son entourage, l’arrivée possible de Zinedine Zidane au poste d’entraîneur du club parisien, champion de France de Ligue 1 pour la dixième fois cette année, serait un coup de tonnerre avant tout politique.
Tandem avec Mbappé
L’idole française de retour au pays. Le tandem annoncé avec Kylian Mbappé, conservé in extremis par le club malgré les avances du Real Madrid. Avec, à la clef, des bénéfices juteux pour le Qatar, propriétaire du PSG, assuré de «vendre» au plus haut prix cette formule magique française, populaire et métissée.
Zidane, fils de Kabyles algériens, qui a grandi dans le quartier Marseillais de la Castellane. Mbappé, fils d’une mère franco-algérienne elle aussi aux racines kabyles, élevé à Bondy, en Seine-Saint-Denis. Méritocratie républicaine, excellence footballistique et pétrodollars Qataris assurés de couler à flots: le cocktail ne pouvait guère être meilleur pour la réputation de la France dans le monde du ballon et du capitalisme sportif.
La nouvelle pourrait tomber mardi
La nouvelle, dit-on, pourrait tomber ce mardi. Comme par hasard, juste après le premier tour des élections législatives françaises. Vrai? Faux? On ne se prononcera pas ici sur le calendrier et sur la véracité des contacts entre le PSG et Zinedine Zidane.
Mais le contexte semble tout de même plus que propice à une pareille annonce. Le 28 mai, le chaos survenu au Stade de France a terni le blason français en termes d’organisation de grands événements sportifs. Juste avant, l’intervention directe d’Emmanuel Macron pour conserver Mbappé dans l’hexagone a mis en rage les Espagnols. Voilà de quoi changer l’ambiance. D’autant que Zidane, après un passage au Paris Saint-Germain, pourrait ambitionner d’atterrir là où tout le monde le voit un jour: en successeur de Didier Deschamps au poste de sélectionneur de l’équipe de France de football, en route pour un nouveau titre mondial après ceux de 1998 et 2018.
Zinedine contre Poutine
Alors: politique ou sport? Impossible de délier les deux dans le cas du PSG, ce club emblème du pacte passé entre le Qatar et la France. Ah, j’oubliais: les Qataris ont depuis quelques mois une autre arme pour convaincre Paris… de convaincre Zidane: leur gaz, dont l’Europe a tellement besoin. Le lien peut paraître exagéré, voire délirant.
Mais dans les têtes des politiques, toujours préoccupés de l’état de l’opinion, il a son importance. Plaire à l’émir du Qatar est aujourd’hui un impératif stratégique européen. Zinedine contre Poutine: cette affiche-là, Emmanuel Macron, tellement critiqué pour sa recommandation de» ne pas humilier la Russie» dans le contexte de la guerre en Ukraine, y a sûrement pensé