Le drame entourant Michael Schumacher, septuple champion du monde de Formule 1 aujourd'hui âgé de 55 ans, perdure depuis onze longues années. Onze ans marqués par les spéculations et un silence presque total. 4019 jours après son tragique accident de ski, un mur d'opacité demeure infranchissable.
Certains estiment que ce silence est justifié. Pourtant, à l'époque, plus de 75% des fans voulaient savoir comment allait leur idole, victime d'une chute sur une pierre à Méribel, en France. Ce chiffre a chuté à moins de 25% il y a un an.
Dans d'autres sphères comme la politique, la musique ou le cinéma, il serait impensable de garder l'état de santé d'une figure mondialement connue secret pendant plus d'une décennie. Même sur des questions fondamentales – coma éveillé ou syndrome d'enfermement (locked-in syndrome) – aucune confirmation officielle n’a été donnée. Les experts médicaux excluent pourtant toute autre possibilité.
Des frais estimés à 7000 euros par jour
L'autre point qui alimente les spéculations est le coût astronomique des soins apportés à Michael Schumacher. Selon des médias britanniques, la facture quotidienne pour couvrir les frais médicaux, le personnel soignant, la sécurité, les physiothérapeutes et l'alimentation artificielle atteindrait 7000 euros. Depuis 4019 jours...
Un médecin a tenté d’expliquer les enjeux médicaux: «Dans le coma éveillé, le cerveau est gravement atteint, mais le tronc cérébral reste en grande partie fonctionnel. Avec le locked-in syndrome, c’est l’inverse: le cerveau fonctionne normalement, mais le tronc cérébral est sévèrement endommagé.» Le choc aurait été aggravé par la fixation de la caméra sur son casque, qui se serait enfoncée dans sa boîte crânienne.
Sabine Kehm: «Où placer la limite entre confiance et méfiance?»
Pour Sabine Kehm, ancienne manager de Michael Schumacher, la situation est loin d’être simple. Interrogée par le magazine Bunte, elle confie: «La grande difficulté pour la famille est de déterminer où tracer la frontière entre confiance et méfiance.»
Willi Weber, l’ancien manager qui avait lancé la carrière de Michael Schumacher en 1991 avec un mensonge audacieux («Oui, Michael connaît ce circuit par cœur»), n’a, quant à lui, jamais été autorisé à revoir son protégé. «Cela me fait mal depuis des années. Je devrai sans doute quitter cette terre sans réaliser mon rêve: revoir Michael», confie-t-il, amer.
Un espoir déchu venu du Léman
À l’inverse, Bernie Ecclestone, figure incontournable de la F1, a choisi de ne pas rendre visite à Michael Schumacher: «Je préfère garder le souvenir de notre dernière rencontre, autour d’une bière dans le paddock.»
Jean Todt, ancien dirigeant de Ferrari et ami proche, avait pourtant alimenté les espoirs: «Je pense que nous reverrons Michael dans les stands un jour.» Mais depuis, aucune nouvelle.
Un combat judiciaire sans répit
La famille de Michael Schumacher continue de lutter sur d’autres fronts. Peu avant Noël, son épouse Corinna a dû se présenter devant un tribunal allemand pour répondre à une tentative d’extorsion: trois anciens collaborateurs menaçaient de publier des photos privées et des vidéos, à moins de recevoir 15 millions d’euros.
Un futur grand-père, loin des projecteurs
Malgré tout, la famille Schumacher tente de garder un semblant de normalité. En avril, Michael deviendra grand-père: sa fille Gina-Maria, 27 ans, enceinte de son premier enfant, a partagé la nouvelle après son mariage en septembre.
L’avenir incertain de Mick Schumacher
De son côté, Mick Schumacher, 25 ans, peine à se faire une place en Formule 1. L’ancien pilote Haas, aujourd’hui en couple avec la mannequin danoise Laila Hasanovic, a été écarté de la F1 pour la troisième année consécutive. Rejeté par Mercedes, il se tourne désormais vers le championnat d’endurance.
La question demeure: que serait devenue la carrière de Mick si son père avait été présent pour le guider? Une question qui restera sans doute à jamais sans réponse.
Vendredi prochain, Michael Schumacher soufflera ses 56 bougies. Mais les questions sur son état de santé et son héritage restent, elles, plus vivaces que jamais.