Après que Jolanda Neff a envoyé une invitation à une conférence de presse en mars, on pouvait légitimement se poser la question: la coureuse de VTT suisse la plus titrée de l’histoire allait-elle annoncer sa retraite? Non, bien au contraire. Elle a encore beaucoup de projets. La championne olympique de 2021 parle de la course populaire qu’elle prévoit d’organiser en septembre.
Auprès de Blick, Jolanda Neff annonce clairement qu’elle relancera sa carrière en 2025 et qu’elle est très sérieuse dans sa volonté de revenir au sommet de la hiérarchie mondiale après des années de vaches maigres. «Je me sens très bien et je suis dans les temps», déclare la Saint-Galloise avant le début de la saison de Coupe du monde ce week-end au Brésil.
La championne olympique étonne
Il faut dire que Jolanda Neff a vécu son meilleur hiver depuis des années. Elle a changé d’équipe de Coupe du monde en 2025 et a immédiatement commencé à remporter des victoires avec son nouveau modèle de vélo. Une première place lors de la course de préparation de Banyoles (Espagne), une première place lors d’une course en Italie et une première place lors de l’ouverture de la Swiss Cup à Rivera (TI).
Soudainement, elle est donc de nouveau au sommet. Ce triplé de victoires et cette forme précoce impressionnante ont attiré l’attention du milieu. La grande dame du VTT suisse va-t-elle vraiment redécoller et atteindre les performances de ses grandes années avec ses victoires au classement général de la Coupe du monde en 2014, 2015 et 2018?
Avec ces trois victoires avant le début de la Coupe du monde, Jolanda Neff a en tout cas déjà gagné davantage cette saison que lors des deux dernières années de crise réunies. En 2023 et 2024, l’ancienne championne en série n’avait pas gagné une seule course. Chez les femmes, c’est la Nidwaldienne Alessandra Keller qui a été signé les meilleurs résultats suisses. En tant que double vainqueur du classement général de la Coupe du monde, elle s’est hissée au rang de numéro 1 mondial, tandis que Jolanda Neff a sombré dans la crise.
«L’année dernière, j’ai commencé tôt dans la saison à envisager un éventuel changement d’équipe», explique la Suissesse, qui qualifie le transfert de l’équipe Trek à l’écurie de la marque américaine Cannondale de coup de pouce bienvenu pour redonner un nouveau souffle à sa carrière. Après avoir changé d’équipe presque toutes les deux saisons pendant ses années de domination, elle a couru six ans pour Trek à partir de 2019. Une durée qu’aucune autre marque n’avait connue jusqu’à présent.
«Il était temps de changer»
«Les deux ou trois premières années chez Trek ont été couronnées de succès, explique la Suissesse, mais ensuite, il y a eu 15 changements en deux ans dans le management et l’encadrement. Ce n’était pas facile.» La grandiose victoire olympique à Tokyo en 2021 fait partie bien sûr partie des réussites, mais Jolanda Neff n’a plus gagné en Coupe du monde depuis août 2022: «Je suis une personne qui a besoin de changements et de nouveaux défis. Il était temps de changer.»
D’une certaine manière, on sent chez la championne un léger regret de ne pas avoir aspiré plus tôt à un changement d’air, même si elle ne l’exprime pas ouvertement. En effet, les années sans victoire ont aussi été marquées par des épisodes tels que la séparation prématurée avec le coach Josu Larrazabal, qui l’avait trop enfermée dans un régime d’entraînement adapté au sport sur route. Et bien sûr, l’épisode des problèmes respiratoires qui lui ont coûté sa participation aux Jeux olympiques de Paris l’année dernière.
Le fait que, pendant des années, les Américains n’aient pas cherché à comprendre les difficultés respiratoires de Jolanda Neff dans certaines conditions météorologiques ne parle pas en faveur de l’équipe Trek. Le fait que tout cela était dû à un rétrécissement des cordes vocales dû à l’effort a été découvert l’été dernier à l’initiative de Swiss Cycling. Jolanda Neff peut désormais contourner ce problème en modifiant sa technique de respiration, une solution également trouvée avec Swiss Cycling.
Désormais, son corps s’est remis au travail. «Je respire très bien, je n’ai plus de douleurs», décrit la championne, qui en veut pour preuve son récent camp d’entraînement en Afrique du Sud: «Il y faisait très chaud et sec. Mais je n’ai pas eu de problèmes.»
Long chemin du retour
Sa nouvelle équipe porte déjà la Suissesse à bout de bras. Le patron en est l’ancien coureur de Coupe du monde allemand Manuel Fumic. «Le contrat de Jolanda est de deux ans. Mais nous le prolongerions déjà tout de suite!», glisse-t-il à Blick. Rester dans l’équipe familiale jusqu’aux Jeux olympiques de 2028 est une perspective qui plait à l’athlète. Mais elle veut encore attendre. «Si cela continue à me plaire autant, une prolongation sera alors vite à l’ordre du jour.»
Jolande Neff semble à nouveau bien lancée. Mais cela suffira-t-il pour bousculer cette année la jeune et rapide génération de l’élite mondiale? Malgré un nouveau départ encourageant, le chemin pour revenir au premier plan est encore long: «Je ne suis pas d’accord avec cette thèse. Je suis très confiante», assure la Saint-Galloise. À vérifier après les deux premières courses au Brésil.