Il y a un an, le monde du cyclisme a été secoué par la tragédie. Gino Mäder, à seulement 26 ans, a perdu la vie après une chute lors du Tour de Suisse.
Sa mort continue de résonner dans les esprits. Il est omniprésent dans les mémoires. Lors du Tour de Suisse, un prix spécial lui a été dédié. Les créateurs du documentaire Netflix «Tour de France - Au cœur du peloton» ont même décidé de le placer au centre de la deuxième saison. Le quatrième épisode, intitulé «Pour Gino», montre comment ses coéquipiers de Bahrain Victorious ont fait face à ce coup dur. C'est un épisode chargé d'émotions, qui donne des frissons.
«Ils devaient gagner l'étape pour la dédier à Gino»
«Après la mort de Gino, je ne savais pas si je pourrais faire le Tour de France», confie Pello Bilbao (34 ans). Ce qui l'a aidé, c'est un retour à la maison. Non pas pour oublier, mais pour essayer de redevenir plus positif. Sa femme et sa petite fille l'ont soutenu dans cette démarche. Pour lui, il était évident que ce tour ne serait pas seulement spécial à cause de l'absence d'un membre de l'équipe, mais surtout parce que l'équipe s'était fixé un nouvel objectif: «Nous devions gagner une étape pour pouvoir ensuite la dédier à Gino».
Lors de la neuvième étape, cela a failli se concrétiser. Matej Mohoric (29 ans) a attaqué dans la dernière montée, bien qu'il n'ait pas cru en ses chances. Mais ce Tour était différent. «À cause de Gino - lui aussi grimpeur - un feu brûlait en moi», explique Mohoric dans le documentaire. Finalement, il termine troisième, manquant de peu la victoire. La déception est grande au sein de l'équipe, mais ils ne se découragent pas et poursuivent leur objectif.
Des cris de joie aux larmes
La délivrance arrive lors de l'étape suivante. Bilbao franchit la ligne d'arrivée en première position. «Je pense que mon cri de victoire a été entendu jusqu'à la maison», raconte l'Espagnol avec émotion. Les larmes aux yeux, il souligne à tous ceux qui le félicitent que cette victoire est pour Gino.
Dans les voitures accompagnant l'équipe, les acclamations sont frénétiques avant que les larmes ne commencent à couler. L'émotion est à son comble, tout le monde pense à Mäder. C'est particulièrement significatif que ce soit Bilbao, un de ses proches coéquipiers, qui remporte la victoire. Ce moment a aidé à accepter la perte de Mäder, selon Mohoric. «Nous étions toujours en colère qu'il ne soit pas là. Mais nous devions continuer à vivre nos vies. J'espère qu'il est fier de nous regarder depuis le ciel».