Même la politique s'en mêle
La victoire de la nageuse transgenre Lia Thomas fait des vagues

La nageuse Lia Thomas vient tout juste de remporter un titre national aux Championnats de la NCAA de division 1. Si la sportive transgenre a été soutenue, certains déplorent qu'elle concoure dans la catégorie féminine alors qu'elle a été assignée homme à la naissance.
Publié: 28.03.2022 à 06:11 heures
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Dernière mise à jour: 28.11.2022 à 11:16 heures
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L'image déchaîne les passions: la championne de natation Lia Thomas (à gauche) sur le podium des championnats universitaires de natations.
Photo: Getty Images
Emanuel Gisi

Qu’on se le dise, le sport est important pour les Américains. Et pour preuve, même leurs équipes universitaires de football ou de basket s’affrontent face à des stades complets et sont retransmis à la télévision. En revanche, les championnats nationaux de natation, eux, sont rarement suivis avec la même ferveur.

Cette année, la natation universitaire fait exception à la règle. Tous les médias, de ABC à Fox News, en passant par le «Daily Wire» ou encore le «New York Times», ont couvert les championnats nationaux. La raison de ce raz-de-marée médiatique: Lia Thomas, femme transgenre et nageuse dans l’équipe de l’université de Pennsylvanie.

Injustement avantagée selon certains

La jeune femme de 22 ans a réalisé la meilleure performance sur 500 yards en nage libre (457,2 m) lors des championnats de division I en Floride. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais non. Sa victoire a suscité un débat plutôt houleux et de vives protestations ont été dirigées à l’encontre de l’étudiante qui nageait encore en équipe masculine jusqu’en 2019.

Ses détracteurs ont notamment avancé que la sportive avait un large avantage sur les concurrentes de sa catégorie. «Il ne s’agit pas d’elle personnellement», a confié la star de tennis Martina Navratilova. «Le problème c’est que lorsqu’elle concourrait contre des hommes, elle finissait 200e, 300e, 400e. Et aujourd’hui elle termine première chez les femmes. Il faut changer les règles. Ce n’est pas équitable». De son côté, le patron de la Fédération internationale d’athlétisme, Sebastian Coe, a expliqué au quotidien britannique «Telegraph» qu’il était important de garantir «l’intégrité et l’avenir du sport féminin».

Des exigences différentes selon les fédérations

Face à la controverse, nombreux sont ceux qui ont pris la défense de la nageuse. Le CIO a quant à lui décidé de ne pas se mouiller et de laisser la gestion des personnes trans aux différentes fédérations.

Si la fédération américaine de natation impose une période de thérapie hormonale de 36 mois avant de pouvoir changer de catégorie de sexe, l’organisation sportive universitaire NCAA autorise les femmes transgenres à concourir après un traitement d’au moins un an.

Une règle a laquelle Lia Thomas s’est pliée, puisqu’elle a suivi un traitement pendant deux ans et demi (la jeune femme a entamé sa transition en mai 2019). Toutefois, cela n’est pas suffisant pour certains.

Même le gouverneur s’en mêle

D’autres sphères que le milieu du sport se sont mêlées au débat. C’est le cas du gouverneur de Floride Ron DeSantis qui a tweeté une photo d’un document signé de sa main, dans lequel il retire le titre à Lia Thomas pour l’attribuer à Emma Weyant, arrivée en deuxième position.

Malheureusement pour le politicien, il n’a absolument aucun pouvoir pour modifier le classement de la course. Lia Thomas conserve donc son titre.

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De son côté, la nageuse a préféré ne pas se laisser impressionner par les provocations: «J’essaie de faire abstraction de tout», a-t-elle expliqué à la chaîne de télévision sportive américaine «ESPN». «Je veux juste me concentrer sur la natation».

(Adaptation: Valentina San Martin)

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