La salle de Saint-Léonard a fait le plein ce mercredi. Normal, puisque pour la première fois en 20 ans, Fribourg Olympic disputait un quart de finale de Coupe d'Europe. Pour le match aller, la troupe de Thibaut Petit recevait les Grecs du PAOK. Sur le papier, l'équipe suisse ne partait pas avec les faveurs de la cote face au cinquième de son championnat. Mais, depuis le début de la saison, les Fribourgeois ont prouvé que l'adversité ne leur faisait pas peur, eux qui se sont extirpé de deux phases de poules pour atteindre ce quart.
Par contre, en plus de leurs adversaires sur le terrain, Natan Jurkovitz et Cie ont dû affronter l'hostilité (dans le bon sens du terme) de la centaine de supporters du PAOK venus de toute l'Europe, leurs banderoles «Zurich», «Stuttgart», «Düsseldorf» ou «Frankfurt» le prouvant. Et, même devant la salle avant le match, ils ont donné de la voix pour encourager les leurs. Plusieurs ayant retiré leur t-shirt rapidement, on se serait vraiment cru à un match de football. Une anomalie dans une salle de basket suisse.
Les supporters fribourgeois, largement supérieurs en nombre dans l'enceinte de 3000 personnes qui avait fait guichets fermés, n'ont pas eu à se cacher de leur performance. Dès le début de la rencontre et comme à chaque fois, ils se sont levés jusqu'au premier panier fribourgeois. Et celui-ci n'a pas tardé à venir puisque, après à peine deux secondes, Natan Jurkovitz s'élevait dans les airs et claquait un dunk de belle facture. L'affrontement était lancé.
Des défenses de fer
Si les amateurs de défense ont dû grandement apprécier la première mi-temps, les paniers ne se sont pas vraiment enchaînés. C'est bien simple, alors que les acteurs rentraient aux vestiaires après 20 minutes de jeu, le score au tableau d'affichage inscrivant 21-20 en faveur d'Olympic. Certes, les défenses ont bien travaillé mais il faut également noter le manque d'adresse certain des joueurs des deux équipes. 30 et 23,3 était le pourcentage respectif de Fribourg et du PAOK aux shoots à la pause.
En deuxième mi-temps, le shoot pour faire asseoir la salle a mis un peu plus de temps à venir (32 secondes). Au moment même où une majorité de spectateurs grecs avait retiré son t-shirt et le faisait tourner en l'air, d'une manière qui aurait plu à Patrick Sébastien. Par contre, devant eux, leur coach Massimo Cancellieri était fou de rage après une nouvelle faute concédée par ses protégés.
Un coup de gueule et des hauts le corps nu qui ont apparemment motivé les joueurs du PAOK, qui ont repris l'avantage dans la rencontre. À l'inverse, Olympic avait toutes les peines du monde à concrétiser ses actions et est resté plus de quatre minutes sans marquer. Jusqu'à un panier libérateur d'Arnaud Cotture, à trois points, qui a remis les deux équipes à égalité (25e, 26-26).
Natan Jurkovitz harangue la foule
Une action qui a permis de créer des espaces et aux paniers de s'enchaîner, enfin. Par contre, le mano a mano était toujours présent et aucune des deux formations ne parvenait à s'échapper. À noter, à une minute de la fin du troisième quart, la magnifique passe digne des meilleurs quaterback de NFL de Jonathan Kazadi pour Natan Jurkovitz. Puis, un tir à 3 points sur le buzzer de Roberto Kovac pour permettre à Olympic de débuter la dernière période avec une légère avance (39-37).
Après son premier panier primé, l'artificier tessinois a pu en inscrire un deuxième dans la foulée, de quoi entamer de la plus belle des manières le quatrième quart. À cinq minutes de la fin, les Fribourgeois menaient toujours et, après un nouveau panier à 3 points, Natan Jurkovitz en profitait pour haranguer la foule (49-45). Dans une fin de match à suspense qui a vu les Grecs prendre l'avantage à 23 secondes de la fin du match (60-61). Mais, clutch, Eric Nottage a redonné l'avantage à son équipe alors qu'il ne restait qu'une poignée de secondes. Mais une faute avant une remise au jeu a offert un lancer franc aux visiteurs. Score final: 62-62.
Contre toute attente donc, Olympic a fait jeu égal avec le PAOK lors de ce match aller. Tout reste possible pour le retour, qui aura lieu mercredi prochain à Thessalonique. Et au vu de la prestation des supporters grecs à la salle Saint-Léonard, il y a fort à parier que l'enfer attendra les Fribourgeois dans une semaine.