Le temps est venu de remporter le titre mondial. Jan Christen en est convaincu. «Je serai au départ pour ramener l'or à la maison», dit-il. Le diamant suisse du cyclisme, originaire de Leuggern, en Argovie, veut frapper fort dans le contre-la-montre des moins de 23 ans.
Tactique, matériel, forme - il sait que tout devra être parfait mardi. «Mais j'ai prouvé cette saison de quoi j'étais capable. Alors pourquoi devrais-je me cacher et dire qu'une huitième place serait bien?» Sa chute d'il y a douze jours en Italie est guérie à 95%, dit-il. Il ressent certes encore un craquement dans le genou, mais la contusion ne le gêne pas.
Mais comment fonctionne le talent argovien, âgé de 20 ans? Blick rencontre Jan Christan dans un café à Aarau, à peine trois semaines avant le contre-la-montre des championnats du monde. Il vient de terminer son entraînement spécifique sur le chrono et savoure un latte glacé, sa boisson préférée. Jan Christen semble détendu et décontracté, tout simplement le calme même. Et donc très différent des courses cyclistes! Car là, il déborde d'énergie, il est actif, voire agressif. «Je déteste m'ennuyer. Lors du Tour de Pologne, nous avons terminé par trois étapes de plaine où il ne se passait rien. Ce n'était pas pour moi».
S'il obtient la liberté, il donne le meilleur de lui-même
«Un jour, je serai en mesure de tout gagner. Le Tour de France, le titre de champion du monde chez les élites et Paris-Roubaix», avait annoncé Jan Christen à Blick il y a deux ans. Aujourd'hui, après une saison et demie chez les professionnels, en est-il toujours convaincu? «Paris-Roubaix, on le biffe», répond-il en riant, avant d'ajouter: «Le reste, on le laisse tel quel».
L'ascension de Jan Christen est fulgurante. Il a facilement dépassé son objectif de gagner une course lors de sa première année complète chez les élites. Il est monté trois fois sur la plus haute marche du podium. Certes pas dans le World Tour, la catégorie cycliste la plus élevée, mais il faut procéder par étapes. Comme tous les jeunes talents de la puissante équipe UAE Emirates, il doit d'abord gagner ses galons. «Mais j'ai de plus en plus souvent le droit de rouler selon mon instinct, car j'ai prouvé que je peux être performant si on me laisse de la liberté», assure-t-il.
Il ne répond pas à tout le monde sur Instagram
Jan Christen est un jeune homme qui doute rarement de lui-même. En même temps, il est conscient qu'il a encore beaucoup à apprendre. Quelle a été sa plus grande prise de conscience chez les professionnels? «Quand je suis leader d'une course, je sais que 95% du peloton souffre plus que moi. Et j'ai remarqué que les courses très longues ne me nuisent pas. Au contraire, elles m'arrangent. Je ne me dégrade pas physiquement aussi vite que d'autres».
Le talent cycliste est sur la voie rapide - Christen compte parmi les meilleurs jeunes professionnels du monde. Dans sa vie privée, il ne dévoile pas grand-chose, mais dit: «Je n'ai pas le temps d'avoir une petite amie». Il se concentre entièrement sur le cyclisme. C'est pourquoi il ne répond aux messages directs d'Instagram qu'aux personnes qu'il connaît.
Marc Hirschi ne tarit pas d'éloges sur Jan Christen
A Zurich, Jan Christen participe au contre-la-montre des moins de 23 ans et à la course sur route des moins de 23 ans. Et ce, bien qu'il ait depuis longtemps la classe pour se mêler aux professionnels - peut-être même en tête du peloton. «Mais cela a plus de sens ainsi», dit-il en sachant que ses chances de médaille sont plus grandes chez les moins de 23 ans. Dans la course sur route, il a un atout supplémentaire dans sa manche. Lequel? Son frère Fabio (22 ans), qui est lui aussi en excellente forme. «Nous nous entendons à merveille. Avec nous, l'équipe suisse a deux cartes à jouer».
On ne connaît pas encore le réel potentiel de Jan Christen dans les années à venir. Son collègue de l'équipe UAE Marc Hirschi (26 ans), l'un des favoris de la course des professionnels aux championnats du monde, déclare: «Ce n'est qu'une question de temps avant que Jan ne gagne de très grandes courses. A 20 ans, il est bien plus avancé que je ne l'étais à cet âge. Je pourrais très bien m'imaginer qu'il puisse un jour gagner non seulement des classiques mais aussi des tours».
C'est de la musique d'avenir. Jan Christen fait d'abord la chasse aux métaux précieux à Zurich. Question finale: que ferait-il s'il devenait champion du monde? «Il y aura une douche de champagne!»