Stefan Küng a vécu la semaine la plus folle de sa vie. «On peut le dire comme ça», confirme le cycliste suisse qui s’élance ce vendredi sur le Tour de France.
Mais que s’est-il passé exactement? Pour le comprendre, il faut remonter au dimanche 19 juin. Stefan Küng est alors en tête du contre-la-montre final du Tour de Suisse à Vaduz. Jusqu’à ce qu’il explose à cause de la chaleur (35 degrés à l’ombre). Le Thurgovien termine troisième, seulement troisième. «Je voulais vraiment gagner pour ma famille», regrette-t-il, épuisé. C’est surtout à son premier bébé, attendu d’un instant à l’autre, qu’il pense à ce moment-là.
Küng change les couches
Tout s’accélère alors. Alors qu'il vient de revenir à la maison à Frauenfeld (TG), sa femme, Céline, ressent les premières contractions. «Nous sommes tout de suite partis pour l’hôpital», raconte le rouleur.
Une fois sur place, le bébé prend tout de même son temps. Ce n’est que le mardi 21 juin que Noé Küng est venu au monde. «C’est incroyablement beau d’être devenu papa», sourit le Thurgovien.
Sur Instagram, Stefan Küng annonce qu’il renonce au Championnat de Suisse. Sa répétition générale avant le Tour de France tombe à l’eau: «Je n’ai pratiquement pas dormi pendant les deux nuits passées à l’hôpital. Cela n’aurait pas eu de sens de s’aligner. Je voulais surtout profiter de la vie en famille.»
Covid, la mauvaise surprise
Mais alors que Stefan Küng quitte l’hôpital avec le bébé, c’est la tuile. Le coureur est positif au Covid! Et ce, quatre jours seulement avant le départ pour le Danemark et la Grande Boucle. «J’ai eu des symptômes et j’ai dû me reposer, raconte-t-il. Quand on devient père, on change de perspective.»
Auparavant, il aurait sans doute été désespéré par cette situation. Mais pas cette fois, «parce que j’ai eu la plus belle des distractions». Même en changeant les couches? «Bien sûr! Là, je ne suis pas maladroit dans cet exercice: j’ai déjà fait du baby-sitting pour la fille de ma marraine.»
«Complètement libéré»
Depuis, Stefan Küng a récupéré et continue à faire des tests quotidiens. Lundi dernier, le résultat attendu est tombé: il est négatif. Place au Tour de France! Peu de sommeil, le coronavirus et un manque d’entraînement? Peu importe: «Quand j’ai tenu mon fils dans mes bras, c’était comme un petit miracle. J’ai alors compris que tout ça, ce n’était pas si grave.»
Ceux qui pensent que la Suisse n’a désormais plus aucune chance se trompent. «Copenhague est magnifique. Mais, je ne vais certainement pas faire du tourisme», annonce-t-il.
Et qui sait? Peut-être qu’après ses deuxièmes places en contre-la-montre lors des Tours 2017 et 2021, il montera enfin sur l'estrade pour se parer du maillot jaune: «Je suis totalement libéré au départ. Tout ce qui va suivre, c’est du bonus pour moi!»
