Il devient leader chez Tudor
Marc Hirschi: «Je veux savoir à quel point je suis fort»

C'est, du point de vue suisse, le plus gros transfert cycliste de ces dernières années: Marc Hirschi (25 ans) signe pour trois ans avec Tudor. Pourquoi a-t-il pris cette décision? Il s'en explique pour Blick.
Publié: 13.08.2024 à 13:58 heures
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Deux jours après sa victoire lors de la classique de San Sebastian: Marc Hirschi rejoint l'équipe Tudor.
Photo: imago/Sirotti
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Mathias Germann

Blick l'avait annoncé en primeur, le communiqué officiel est tombé lundi à 11h: le cador du cyclisme suisse Marc Hirschi (25 ans) passe des Emirats arabes unis à l'équipe suisse Tudor, où il a signé un contrat de trois ans. Fabian Lienhard (30 ans arrive lui de l'écurie française Groupama FDJ. Blick s'est entretenu avec Marc Hirschi sur les raisons et les conséquences de son changement.

Marc Hirschi, pourquoi passez-vous chez Tudor?
Parce que c'est le meilleur choix sportivement parlant.

Ce qui signifie concrètement?
J'aurai la chance d'être le seul leader dans les courses qui me conviennent le mieux. Je pense aux classiques ardennaises, mais aussi aux étapes des grands tours.

Et aussi au Tour de Suisse?
Je l'ai en tête, oui. J'aimerais bien essayer d'atteindre le classement général. Mais pour cela, je dois surtout m'améliorer dans les contre-la-montre.

Avec le patron de Tudor, Fabian Cancellara, vous avez l'homme qu'il faut pour ce projet.
Il était un cycliste de classe mondiale dans le contre-la-montre et peut certainement aider, bien sûr. Mais cela ne veut pas dire que je serai aussi rapide que lui (sourire). Plus sérieusement, les conditions sont excellentes chez Tudor pour que je puisse aussi m'améliorer dans ce domaine.

Votre étoile s'est allumée en 2020, vous avez remporté la Flèche Wallonne, une étape du Tour de France et vous avez décroché le bronze aux championnats du monde. Les années suivantes, vous avez connu des problèmes physiques avant de remporter trois petites courses en 2024 et, plus récemment, la classique de Saint-Sébastien.
Cette année, tout se passe vraiment bien, je suis très heureux. Physiquement aussi, tout est au top. Et la victoire au Pays basque a été un vrai moment fort. Cela me conforte dans ma voie. Je veux maintenant savoir dans les prochaines années à quel point je suis vraiment fort. Tudor m'offre la possibilité de le découvrir.

Beaucoup de cyclistes professionnels craignent les responsabilités et ne veulent pas être des leaders. Êtes-vous mentalement prêt pour cela?
Je n'ai aucun problème avec cela, je ne me fais pas trop de soucis non plus. En fin de compte, ce sont les jambes qui déterminent le rôle que l'on joue dans une équipe. Il n'en sera pas autrement pour moi. Je dois prouver que je suis assez bon pour être un leader.

Auriez-vous pu prolonger votre contrat avec UAE Emirates après trois ans?
C'était une option, car je me sens très bien dans cette équipe. Nous avons un très bon esprit d'équipe.

Pourtant, la superstar Tadej Pogacar a toujours eu la place au soleil, n'est-ce pas ?
Ses succès parlent d'eux-mêmes. Mais je trouve que nous avons bien géré notre collaboration.

Sur le papier, le passage à Tudor, qui ne fait pas partie du World Tour, est un pas en arrière.
De l'extérieur, vous pouvez le croire. Mais cette équipe s'est développée rapidement et fonctionne de manière très professionnelle. L'objectif est d'être dans le World Tour en 2026. Avant cela, nous dépendons des wild cards pour les plus grandes courses.

Chez Tudor, vous n'aurez pas de coéquipiers aussi forts que chez UAE. Est-ce un problème?
Je ne pense pas. Car chez Tudor, il y a aussi des coureurs de grande qualité. Et l'équipe se développe constamment. Je suis convaincu que je bénéficierai d'un super soutien.

Vous êtes connu pour votre bon instinct en course. Lors du choix de votre nouvelle équipe, vous avez pourtant pris votre temps, n'est-ce pas?
Dès le début, j'ai eu un bon feeling avec Tudor. Mais il y avait aussi d'autres équipes qui s'intéressaient à moi. J'ai tout écouté, j'ai aussi discuté avec mes amis et ma famille. Cette période a été épuisante. Maintenant, je suis soulagé que tout soit sous toit.

Renoncez-vous à beaucoup d'argent en rejoignant Tudor?
Je préfère ne pas parler de l'aspect financier. Tout ce que je peux dire, c'est que l'argent n'est pas toujours le seul facteur décisif.

Gino Mäder était un bon ami à vous. Après sa mort tragique, on a appris qu'il aurait rejoint Tudor. Y avez-vous pensé au cours des dernières semaines?
Bien sûr que oui. Ce serait génial si nous étions ensemble dans la même équipe. Gino a beaucoup compté pour moi, je pense souvent à lui. Et chez Tudor, je roulerai aussi pour lui.

Il se murmure que Tudor va aussi recruter Julian Alaphilippe...
Je ne peux rien dire à ce sujet.

Cela vous conviendrait-il? Il est double champion du monde, c'est une vraie star et il a les mêmes points forts que vous.
Je trouverais ça méga cool que Julian vienne, car c'est un super gars. Je l'ai toujours admiré et je pourrais beaucoup profiter de son expérience. Au final, même chez Tudor, je ne peux pas toujours être le leader, les responsabilités sont et doivent toujours être réparties sur plusieurs épaules.

Vous avez signé avec Tudor. Quelles sont les chances que vous portiez quand même un maillot blanc au lieu d'un maillot noir l'année prochaine?
Je sais à quoi vous faites allusion. Les championnats du monde à domicile sont un objectif énorme pour moi, et le parcours devrait également me convenir. Je m'en réjouis et je ferai tout pour gagner le maillot arc-en-ciel.

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