Cela fait quelques années que la classique course de Monaco n’est plus adaptée à l’époque moderne de la F1. Il y a quelque chose qui dépasse le simple cadre de la F1 dans cet attachement à un parcours où l’on ne peut pas dépasser, à l’heure où les dirigeants du circuit cherchent du grand spectacle!
Hamilton: «Sur ce circuit, tu ne dois rien laisser passer»
Les fans et les chaînes de télévision adorent cet anachronisme. Lewis Hamilton aussi: «Quand j’ai gagné ici pour la première fois en 2008, j’avais l’impression d’être au sommet de la plus haute montagne du monde. Il faut que tant de choses soient réunies pour que ça marche. Sur ce circuit, tu ne dois rien laisser passer, jusqu’à avoir la volonté de fer de toucher les barrières de sécurité», explique le champion.
On ne peut pas mieux décrire ce jeu avec la limite. La marge entre le triomphe et la tragédie, entre la jubilation et la chute n’est nulle part ailleurs aussi mince sur le circuit.
Monaco s’entête-t-elle?
La principauté de Monaco, connue depuis 1929 pour ses courses automobiles, fait partie des événements sportifs les plus connus au monde. Même une personne peu friande de F1 sait ce qu’il s’y passe une fois par année. Et pourtant, la direction de la Formule 1, avide d’argent, envisage sérieusement de ne pas renouveler son contrat qui arrive à échéance.
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Ce sont surtout les nombreux privilèges acquis aux organisateurs, ainsi que les droits TV et la publicité qui sont le nerf de la guerre. Car les nouvelles courses paient souvent jusqu’à 40 millions de dollars de plus par an, là où Monaco continue d’estimer qu’elle est déjà bien généreuse de prêter son image au circuit.
Avec Miami, Singapour et bientôt Las Vegas, des circuits toujours plus spectaculaires doivent faire oublier Monaco. On ne veut plus faire de compromis avec la principauté sur le plan financier. La pression a augmenté: si Monte-Carlo s’obstine, la course disparaîtra.
Je t’aime moi non plus
Mais cette course ne doit pas mourir. Car il y a une sorte d’amour-haine entre la cité monégasque et tous les membres du circuit. Pour la moitié des pilotes actuels, c’est aussi leur pays d’adoption (pour des raisons fiscales évidemment).
Le patron de Mercedes, Toto Wolff l’assure pourtant: «Rien ne peut rivaliser avec la splendeur de Monte-Carlo. C’est tout de même un vrai plaisir pour tous de voir les pilotes pousser leurs voitures à la limite et se frayer un chemin dans les rues étroites».
Le caractère mythique de la course de Monaco va-t-il être salvateur pour ce grand rendez-vous? Le débat promet dans tous les cas d’être agité.
(Adaptation par Thibault Gilgen)