Après une tentative de rapatriement forcé
L'athlète biélorusse Krystsina Tsimanouskaya serait en sécurité

La sprinteuse biélorusse Krystsina Tsimanouskaya a accusé Alexandre Loukachenko de vouloir l'enlever après ses remarques sur les entraîneurs de l'équipe nationale. D'abord escortée de force à l'aéroport de Tokyo, elle a fini par obtenir de l'aide.
Publié: 01.08.2021 à 23:37 heures
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Dernière mise à jour: 23.08.2021 à 23:10 heures
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Krystsina Tsimanouskaya a été évincée des Jeux Olympiques dimanche après avoir critiqué des entraîneurs de l'équipe nationale biélorusse.
Photo: imago images / ZUMA Press

Kryszina Zimanouskaya aurait pu être une concurrente de choix face à la star du sprint suisse Mujinga Kambundji. Malheureusement la Biélorusse ne pourra pas concourir au 200 m lundi.

Transférée de force à l'aéroport de Tokyo pour rentrer en Biélorussie, l'athlète a bien failli prendre l'avion pour Istanbul après que le Comité national olympique biélorusse a déclaré sur Telegram que la coureuse avait été examinée par un médecin et ne pouvait pas participer à d'autres compétitions en raison de son «état émotionnel et psychologique».

Retour sur cette histoire qui a tenu de nombreuses personnes en haleine et dans l'angoisse sur les réseaux sociaux.

Un transfert forcé à l'aéroport de Tokyo

Plusieurs photos et vidéos relayées sur Twitter et sur Telegram ont montré dimanche que la sprinteuse biélorusse Krystsina Tsimanouskaya avait été emmenée à l’aéroport de Tokyo dimanche soir (heure locale). Les clichés la montrent entourée de policiers japonais et de deux membres de la délégation sportive biélorusse.

La sportive Kristina Tsimanouskaya à l'aéroport Haneda de Tokyo dimanche soir (heure locale).
Photo: Reuters

Après des déclarations sur ses comptes Instagram et Telegram critiquant le régime et des entraîneurs de l’équipe nationale, l’athlète avait été sommée de rentrer en Biélorussie. Pour annoncer le transfert, le Comité national olympique biélorusse a déclaré sur Telegram que la coureuse avait été examinée par un médecin et ne pouvait pas participer à d'autres compétitions en raison de son «état émotionnel et psychologique».

L'athlète a alors accusé le comité de mentir avant de revendiquer sa parfaite santé et de relayer son histoire à l'agence de presse Reuters. Pour elle c'était tout simplement une tentative de la part du dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko de la kidnapper en réponse a ses critiques publiques.

Une tentative de kidnapping que la journaliste biélorusse Hanna Liubakova n'a pas hésité à rapidement évoquer sur Twitter.

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Un appel à l'aide lancé au CIO

Le chercheur biélorusse Tadeusz Giczan a de son côté relayé une vidéo de l’athlète où cette dernière demande l’aide et la protection du comité olympique après avoir déclaré avoir peur de retourner dans son pays.

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Krystsina Tsimanouskaya et les personnes qui ont relayé les informations craignaient qu'elle ne soit arrêtée à son retour au pays.

Son appel à l'aide a été entendu

Mais les Biélorusses n'avaient sans doute pas prévu la combativité de la sprinteuse. À l'aéroport, elle n'a pas eu peur de continuer à défier le régime de son pays d'origine. Sa vidéo d'appel à l'aide interpelle le CIO qui a alors demandé des explications au Comité olypmique biélorusse.

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Le Comité olympique biélorusse n'a pas fait d'autre commentaire pour l'instant et aucune annonce d'Alexandre Lukashenko n'a été faite publiquement.

Des plaintes contre l’absence de certains athlètes

Krystsina Tsimanouskaya devait concourir lundi sur les séries des 200 m. L'athlète a rapporté à Reuters qu'elle s'était plainte sur son compte Instagram de l’absence de certains membres de l’équipe nationale qui l’ont obligée à concourir au 4x400 m qui n’est pas sa spécialité. Sa critique envers les entraineurs lui aurait valu la sommation de rentrer au pays dimanche soir.

Une histoire plus que plausible sachant que le président de la Biélorussie n'accepte aucune voix discordante dans son pays.

Pas de place pour la critique en Biélorussie

Alexandre Loukachenko est président du pays depuis 1994. La critique à son encontre est souvent décrite par son régime comme un «trouble mental», et des membres de l'opposition sont régulièrement emprisonnés sous cette accusation.

L'année dernière, de nombreuses personnes ont protesté contre le pouvoir en place dans les rues du pays. Parmi eux figuraient des athlètes de premier plan tels que la basketteuse Alena Leutschanka ou le décathlonien Andrei Krauchanka. Ils ont été arrêtés, ainsi que d'innombrables autres critiques du gouvernement. D'autres manifestants ont perdu leur emploi auprès de l'État ou ont été renvoyés des équipes nationales.

«Se comporter de la sorte est déjà déroutant»

Svetlana Tikhanovskaya, leader de l'opposition biélorusse en exil, a déclaré à «Bild»: «C'est une nouvelle preuve de l'inhumanité et de l'inadéquation du régime.» Se comporter de la sorte pendant le plus grand événement sportif, c'est déjà déconcertant. La toxicité du régime ne cesse de croître, elle est dangereuse pour le monde entier. Ceux qui soutiennent le régime risquent de partager sa toxicité.»

S'adressant à Reuters, une source anonyme a déclaré que Krystsina Zimanouskaya prévoyait de demander l'asile en Allemagne ou en Autriche lundi. Les Jeux olympiques se dérouleront désormais sans la sportive biélorusse. (mkl/vog)

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