L'athlète français Pierre-Ambroise Bosse, champion du monde du 800 m en 2017, a annoncé mardi au journal L'Équipe qu'il mettait un terme à sa carrière en raison de problèmes physiques, à sept mois des Jeux olympiques 2024 à Paris (26 juillet - 11 août).
Le détenteur du record de France du 800 m (1:42.53), âgé de 31 ans, opéré il y a un an d'un tendon de la cuisse droite, avait connu une récidive et dû s'arrêter en avril dernier.
«Après l'opération, mes ischios devaient aller mieux, ça m'avait donné un regain d'énergie, de l'espoir, de l'envie mais cette récidive a cassé cette dynamique», déclare l'athlète au quotidien sportif.
«Il y a un truc malsain dans ce tendon»
«J'ai bien essayé de reprendre ces derniers mois. Je suis parti deux fois trois semaines à Arcos de Valdevez au Portugal où mes parents ont une maison. Je me suis mis à nager tous les jours, j'ai beaucoup progressé. Et j'ai essayé d'aller courir mais j'ai vite ressenti des douleurs en accélérant un peu», a-t-il continué.
«Je ne me fais plus plaisir en athlé. Il y a un truc malsain dans ce tendon, il n'est plus dans le coup. Les jours passent, les Jeux arrivent et à ce rythme-là, je n'y serai jamais», regrette le Français.
Juillet 2022 marque sa dernière compétition
Champion du monde à Londres en 2017, Pierre-Ambroise Bosse a également été cinq fois champion de France et deux fois médaillé de bronze aux Championnats d'Europe (2012 à Helsinki et 2018 à Berlin).
Il s'est classé troisième des Championnats de France en 2022, après avoir fini sixième des Championnats d'Europe en salle en 2021 à Torun (Pologne).
Sa dernière compétition remonte à juillet 2022 au meeting de Nancy qu'il a terminé en huitième position.
Blessé suite à une altercation arrosée
En 2019, Pierre-Ambroise Bosse avait été condamné à une amende de 1'000 euros pour une violente rixe arrosée, une nuit d'août 2017 en Gironde, au cours de laquelle il avait été sérieusement blessé au visage, ce qui avait engendré une fin de saison prématurée.
En fait depuis son sacre mondial, Bosse n'a jamais retrouvé l'état de grâce de la nuit magique d'août 2017 à Londres.
De blessures en changements d'entraîneurs ajoutés à la bagarre en Gironde, son image avait sérieusement été ternie et son moral grandement affecté. Fin 2020 il avait même perdu son équipementier (Puma).
"Dur à admettre"
Avant son titre mondial, le natif de Nantes (1,85 m, 68 kg) avait terminé au pied du podium (4e) aux JO de Rio en 2016 mais avait été éliminé avant la finale lors de ceux de Tokyo en juillet 2021.
La mort dans l'âme, «PAB» ne réalisera donc jamais son rêve olympique. Lorsqu'il a compris que son corps ne lui permettrait pas de s'aligner à Paris l'athlète avoue avoir «passé des journées dans (son) lit».
«Je ne sortais plus, je ne faisais plus de sport, je ne devais pas être beau à voir, continue-t-il. J'ai beaucoup intériorisé. Au début je n'ai pas osé le dire à mes proches pour ne pas leur faire de la peine. Ma mère, son rêve, c'était que j'aille aux Jeux à Paris. Une fin de carrière c'est quand même dur à admettre».