Un spectacle macho?
Le nouvel «Avatar» fait passer les femmes au second plan

Le film «Avatar - La Voie de l'eau» est la suite du succès historique de 2009. Malheureusement, l'intrigue simpliste ne laisse pas la place au développement de personnages féminins forts. James Cameron nous présente un monde visuellement merveilleux, mais aussi macho.
Publié: 14.12.2022 à 11:14 heures
Une scène à l'image d'«Avatar - La voie de l'eau»: alors que les deux personnages masculins, Jake Sully et Tonowari, partagent un moment important au centre, le personnage féminin, Ronal, assiste à la scène en retrait (et enceinte).
Photo: © 2022 20th Century Studios
Berit-Silja Gründlers

Il aura attendu treize ans. James Cameron revient (enfin) avec le deuxième opus d'«Avatar», sorti en 2009, le plus grand succès du cinéma de tous les temps. Et les attentes étaient élevées: le réalisateur canadien a d’ores et déjà été engagé pour deux volets supplémentaires. Ce mercredi, cette suite sort en salle dans toute la Suisse.

Dix ans après les événements du premier film, on retrouve Jake Sully (Sam Worthington) et sa femme Neytiri et leurs enfants. La petite famille fait face aux attaques du colonel Miles Quaritch (Stephen Lang) qui revient se venger. Pour protéger le clan des Omaticaya, les Sully demandent l’asile au peuple de l’eau.

Jake Sully, le protagoniste du premier volet, ici avec son fils, Neteyam.
Photo: 20th Century Studios

Une intrigue simpliste pour un décor merveilleux

Le principal écueil d'«Avatar – La voie de l’eau»? Alors que Jake Sully et Quaritch jouent les durs dans un spectacle fourni en explosion de synthèse, James Cameron et la société Disney ont manqué l’occasion de mettre en avant des personnages féminins forts.

La déception de ce deuxième volet: des personnages féminins sous-exploités. Ici Neytiri, femme forte du premier opus, n'a pas eu le développement qu'elle méritait dans ce deuxième volet.
Photo: 20th Century Studios

Neytiri et le nouveau personnage Ronal (Kate Winslet), en particulier, auraient le potentiel d’amener le récit au-delà du simple blockbuster à l’intrigue simpliste. Même la fille adoptive des Sully (Sigourney Weaver), la réincarnation du Dr Grace dans son avatar Na’vi, n’a qu’un rôle mineur. Une opportunité ratée, surtout pour celui qui se vante d’écrire des personnages féminins forts.

Dans ce nouvel opus, les Na'vi sont une nouvelle fois attaqués par les humains et leur technologie destructrice.
Photo: 20th Century Studios

Au-delà de l’intrigue et de ses ficelles machos, le film est une merveille au niveau visuel. James Cameron parvient à nouveau à nous couper le souffle avec ses vues de la planète Pandora. À l’aide d’une technologie 3D de pointe, il nous plonge dans cet univers sous-marin où évoluent les Sully. Les spectateurs se retrouvent immergés entre des baleines géantes, des poulpes minuscules et des coraux multicolores. Rien que pour la beauté de la réalisation et des effets spéciaux, le billet de cinéma vaut la peine d'être acheté.

La qualité de la réalisation vaut le détour malgré des personnages féminins sous-exploités.
Photo: 20th Century Studios

On ne peut toutefois pas nier que le réalisateur canadien semble avoir renoncé à une intrigue complexe et profonde au profit de chamailleries ennuyeuses entre deux mâles alpha. Il ne reste plus qu’à espérer que James Cameron profitera des deux volets restants de la saga «Avatar» pour exploiter pleinement le potentiel de ses personnages féminins.

«Avatar – La voie de l’eau» au cinéma à partir du mercredi 14 décembre 2022

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