Près de 15'000 spectateurs ont donné de la voix dans l'enceinte parisienne où le double tenant du titre, Gwendal «Gwen» Duparc, 17 ans, de l'équipe Gameward, a une nouvelle fois remporté le titre sur ce jeu de courses de voitures. Cette fois, celui qui passait encore des épreuves du bac deux jours plus tôt s'est imposé en duo avec le Vaudois Sébastien «Affi» Affolter de la Team BDS après plus de 5 heures de spectacle.
Vêtus de combinaisons comme les vrais pilotes de Formule 1, ils sont sortis de leurs monoplaces posées sur la scène au milieu de Bercy pour soulever le trophée devant 180'000 autres personnes qui ont suivi la compétition en ligne sur la plateforme Twitch.
«On a très chaud, on a faim, a déclaré Affi après plus de 5h30 de spectacle. Mais ça valait tellement le coup de vivre une expérience comme ça, ce sera inoubliable ce qu'on a vécu.»
Visite à l'Élysée
Malgré ce succès, «il est très peu probable qu'on refasse un Bercy tout de suite», reconnaît Zerator. «Ça a été beaucoup de travail, beaucoup de sacrifices, de temps, d'argent donc c'est pas évident à faire tous les jours!»
En dix éditions, la TrackMania Cup est devenue un événement incontournable de l'esport, un secteur qui a lui-même connu une folle expansion ces dernières années. Au point que vendredi, 150 de ses principales figures étaient reçues à l'Elysée par Emmanuel Macron.
Présent «en détente» entre deux répétitions, Zerator a expliqué au président de la République la genèse du tournoi. «C'est un événement que j'ai créé, je vais pas dire en slip chez moi, en chaussettes, mais c'est un peu ça», a-t-il raconté.
Bousculer la scène
Pour le streamer de 32 ans, c'est en 2013 que l'aventure TrackMania Cup commence. «Il y avait déjà des compétitions de TrackMania, mais je trouvais que c'était trop mou, explique-t-il. Je trouvais que les courses étaient trop guindées, trop précises, un petit peu trop professionnelles. On aurait dit des circuits de F1 et c'est dommage dans un jeu vidéo où on peut faire des loopings et sauter dans les airs.»
Il élabore alors des circuits «un peu loufoques», avec des défis, des pièges et des obstacles. D'abord exclusivement en ligne, la compétition rencontre un succès immédiat. «Les joueurs ont accroché, mais ceux qui ont le plus accroché, c'est les spectateurs qui ont trouvé ça très drôle que je bouscule un petit peu la scène professionnelle de TrackMania», développe-t-il.
En 2016, il décide alors de produire les phases finales du tournoi en public, dans la grande salle de cinéma du Grand Rex à Paris. «On met la billetterie en ligne et là en 20 minutes, guichets fermés. Incroyable. Et après, chaque année, on a pris des salles de plus en plus grandes et le succès était à chaque fois au rendez-vous. C'est cool.»
Trois ans d'attente
«La TrackMania Cup, ce n'est pas juste une compétition. C'est aussi du spectacle et c'est pour ça que ça a du succès.»
Lyon en 2017, Toulouse en 2018, le Zénith de Strasbourg en 2019... Les éditions 2020 et 2021 devaient déjà avoir lieu à l'AccorArena mais la pandémie en a décidé autrement.
«Le report a créé toutes sortes de problèmes. Déjà, il y a le côté billetterie, parce qu'on avait vendu les 15'000 places. Après il y a tout le côté scénographie. Est-ce que deux ans après, on maintient ce qu'on a prévu? Est-ce que les prestataires sont encore disponibles? Il y a 1000 questions qui se posent. Donc ça nous a mis dans des situations un peu compliquées, mais on a réussi à relever la tête.»
(AFP)