Le FIFF a lancé son coup d'envoi vendredi, en présence du conseiller fédéral Alain Berset, pour une 35e édition en présentiel. Tenu dans la grande salle du cinéma Arena à Fribourg, le spectacle inaugural a bénéficié de la complicité des réalisateurs Julien Chavaillaz et Mark Olexa, du Nouvel Opéra de Fribourg et de la fanfare de la Landwehr. L’idée d’une création unique en guise de cérémonie d’ouverture est née durant la pandémie, ont expliqué les organisateurs.
Après une édition 2020 baptisée «34 et demi», déployée en ligne en raison du Covid-19, le FIFF revient donc en force cette année avec 139 films, en provenance de 51 pays. Six premières mondiales figurent au programme, ainsi que trois internationales, six européennes et trente-huit suisses, avec la musique comme thématique centrale.
Alain Berset avec humour
Ministre de la culture, Alain Berset a joué à domicile. «L’an dernier, le festival avait tout de même offert une fellinienne 34e édition et demi. Poursuivant avec son sens bien à lui de la logique, il propose aujourd’hui une 35e édition à la Demy. A la Jacques Demy (réalisateur des Parapluies de Cherbourg, ndlr), car remplie de musique», a noté le Fribourgeois.
Le conseiller fédéral s'est appuyé, avec humour, sur les films musicaux sélectionnés (The Wall, La Gale, Hair, Blues Brothers, West Side Story et Moulin Rouge) pour évoquer certains des enjeux liés à la pandémie et à la politique cantonale.
Le syndic de Fribourg Thierry Steiert et le président du Conseil d'Etat Jean-François Steiert se sont également exprimés pour l'inauguration de cette 35e édition. «Une édition de bruit et de lueur: de bruit, après le trop long silence culturel, et de lueur, pour illuminer les retrouvailles avec nos publics», a dit de son côté Mathieu Fleury, président du FIFF.
Retour à la vie culturelle
«Pour le festival, innover, c’était se recentrer et se redéployer, en mettant notre créativité au service d’une authenticité retrouvée», a précisé Mathieu Fleury. La cérémonie a également été animée par l’artiste audio-visuel biennois Cee-Roo, avec l’un des puissants montages d’images tout en musique dont il est coutumier.
Enfin, le directeur artistique Thierry Jobin a salué «le retour tant attendu à la vie culturelle et la célébration de la musique au cœur de l'édition 2021». Sur une mélodie de Joe Dassin, il a proclamé avoir «fiffé là-haut sur la colline» et attendu, attendu impatiemment avec «un joli bouquet de films» la mise en place d'une édition reportée.
Et d’espérer que le public, contrairement à la destinataire de la chanson de Joe Dassin, sera bien au rendez-vous d'un festival qui se tient jusqu'au 25 juillet. La manifestation se targue encore d'accueillir le chanteur français Etienne Daho, qui présentera ses films favoris et donnera une «masterclass» dans le cadre de la manifestation.
Un jury à trois membres
La compétition proposera douze longs métrages. Parmi eux, cinq bénéficieront d'une sortie prochaine en salles, à l'instar de Quo vadis, Aida?, une production de Bosnie-Herzégovine, qui dresse le portrait d'une femme tentant de sauver sa famille lorsque l'armée serbe assiège la ville de Srebrenica, en 1995.
Pour cette édition «musicale», déplacée de mars à juillet (Covid-19 oblige), le jury international sera composé de trois membres: le fondateur du groupe Nouvelle Vague et cinéaste français Marc Collin, l'autrice, compositrice et interprète biennoise Phanee de Pool ainsi que la réalisatrice et productrice Eylem Kaftan.
Le FIFF a prévu un plan de protection sanitaire en accord avec les autorités. Pour permettre aux personnes empêchées de venir sur place, une partie de la programmation sera diffusée en ligne après la manifestation, du 26 juillet au 15 août.
(ATS)