Racisme, négationnisme et escroquerie
De Genève à Lille, Dieudonné enchaîne les tribunaux

Plus personne ne veut prêter de salle à Dieudonné. Condamné pour discrimination raciale à Genève jeudi, le polémiste vient d'écoper hier de 200 jours-amende pour recel d'escroquerie à Lille. La seule tournée qui se profite pour l'humoriste est celle des tribunaux.
Publié: 10.07.2021 à 06:04 heures
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Dernière mise à jour: 10.07.2021 à 21:47 heures
Photo: AFP

Dieudonné a entamé une tournée des tribunaux francophones cette semaine. Le polémiste a été condamné vendredi à 200 jours-amende à 30 euros pour recel d'escroquerie à Lille. Cela pour des spectacles organisés dans la métropole sous couvert de vente de cosmétiques ou d'atelier théâtral, a-t-on appris de source judiciaire.

La veille, l'humoriste avait déjà été condamné par le Tribunal de police de Genève à une peine pécuniaire de 180 jours amende à 170 francs le jour pour discrimination raciale. Le prévenu n'était pas présent à l'audience de jugement.

Plus personne ne veut lui prêter de salle

«Compte tenu de la personnalité de M. M'Bala M'Bala, il a des difficultés à trouver des lieux où se produire et c'est en se cachant derrière des sociétés et des noms d'emprunt qu'il arrive à en trouver», avait pointé le procureur, évoquant des signalements ailleurs en France.

A la Condition publique de Roubaix, qui avait précédemment refusé de louer une salle à Dieudonné, l'une des sociétés dirigées par Mme Montagne, amie du polémiste, avait indiqué vouloir organiser une vente de cosmétiques. L'Hippodrome de Marcq-en-Baroeul s'attendait à héberger un atelier de formation théâtrale, les Salons Kennedy de La Chapelle d'Armentières une vente de textile et de DVD.

Le maire de Marcq-en-Baroeul avait pris un arrêté pour interdire le spectacle, mais le tribunal administratif l'avait annulé et la représentation avait eu lieu, comme à Roubaix et La Chapelle d'Armentières, devant environ 600 spectateurs à chaque fois.

Les frasques de Nyon condamnées

Dieudonné, âgé de 55 ans, était poursuivi par le Tribunal de police de Genève pour avoir proféré des propos négationnistes lors de son spectacle «En vérité», qu'il avait présenté à Nyon et à Genève, en 2019. A la fin d'un sketch, un des personnages de l'humoriste avait crié que «les chambres à gaz n'ont jamais existé». Deux ans plus tard, le verdict est rendu. Mais l'accusé ne s'est pas rendu à son procès.

(dg)

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