Littérature miliante
Virginie Despentes lance sa propre maison d’édition

L’autrice française vient tout juste de créer «La Légende Editions» aux côté de la photographe Axelle Le Dauphin. La maison d’édition a pour but de valoriser les ouvrages en lien avec les enjeux sociétaux, la culture queer et le féminisme
Publié: 01.03.2022 à 14:11 heures
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Dernière mise à jour: 01.03.2022 à 14:33 heures
Virginie Despentes s'adresse à la presse à son arrivée au restaurant Drouant, à Paris, avant l'annonce du lauréat du prix littéraire français, le prix Goncourt en 2019.
Photo: AFP

La romancière Virginie Despentes, auteure notamment de la trilogie à succès «Vernon Subutex», va créer une maison d’édition dédiée «aux enjeux sociétaux de la culture queer et féministe», a-t-elle annoncé au magazine Livres Hebdo.

En association avec la photographe et vidéaste Axelle Le Dauphin, «La Légende Editions» publiera une dizaine de titres par an. Le premier ouvrage sera consacré au Pulp, mythique club lesbien parisien disparu.

Cette maison d’édition a pour objectif de «promouvoir la représentation et la visibilité de la culture queer», qui englobe les identités de genre et orientations sexuelles minoritaires, non binaires, «et féministe par la création d'un collectif de recherche, de défense, d'archivage et de diffusion de l'art et la culture queer et féministe».

«La Légende Éditions» travaillera «à la déconstruction des stéréotypes de genre, et la lutte contre le sexisme», selon l'hebdomadaire.

Protéger les écrits engagés

Le 27 janvier, Virginie Despentes, 52 ans, éditée par Grasset (Hachette Livre), s’est inquiétée dans les colonnes de Libération de l’OPA lancée par le groupe Bolloré sur Lagardère qui contrôle notamment Hachette Livre.

«Si Bolloré place un type d’extrême droite à la tête des maisons d’édition qu’il rachète, tout ce qu’on a écrit précédemment appartient à Vincent Bolloré. Et une partie du catalogue peut être effacée par pure idéologie : les études de genre, les essais féministes, antiracistes, la philo… Voir des livres enterrés vivants, c’est une idée insupportable!», a-t-elle estimé

L’écrivaine et cinéaste, qui soutient le collectif #StopBolloré, a publié son premier roman, «Baise-moi», en 1994. Elle a reçu le prix Renaudot en 2010 pour «Apocalypse bébé» et, en 2015, le prix Anaïs Nin, le prix Landerneau et le prix de la Coupole pour le premier volet de «Vernon Subutex» adapté récemment en série pour la télévision.

En 2019, Virginie Despentes a été lauréate du prix de la Bibliothèque nationale de France pour l’ensemble de son œuvre. Elle est ainsi la première femme auteure de fiction à recevoir cette récompense qui, dans le passé, a couronné des écrivains comme Patrick Modiano, Michel Houellebecq, Jean Echenoz ou encore l'historienne Mona Ozouf ou l’helléniste Paul Veyne.

Au cinéma, elle a co-adapté «Baise-moi» avec la réalisatrice Coralie Trinh Thi et s'est chargée elle-même de la réalisation de «Bye Bye Blondie» d'après son roman éponyme.

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