Du jour au lendemain, Stefano Iodice a disparu des stories Instagram de Laetitia Guarino. En plus de l'avoir détagué des photos, l'influenceuse et médecin s'est désabonnée de son ex. Quelques heures plus tard, ses abonnés s'en rendent compte. Dispute ou séparation? Va-t-elle s'exprimer? Non. Son compte se passe bien d'explications.
Laetitia tient de fait à préserver le peu de vie privée qui lui reste. Elle n'en parlera pas à ses fans. Contactée par Blick, elle n'a pas souhaité commenter. Déclaration publique ou non, dur de garder sa vie intime privée lorsque l'on a pris l'habitude de nourrir le feed de 18'800 personnes avec.
Et pourtant. Une relation qui a commencé publiquement ne peut que se terminer.... publiquement. Qu'elle le veuille ou non, en se désabonnant de Stefano, l'ex-miss Suisse 2014 a réalisé un acte performatif et public. Pour preuve; cela a donné autant de grain à moudre à ses followers que si elle avait posté un message officialisant la chose. Le bouton «se désabonner» prend désormais des airs de lettre d'adieu.
Elle a beau ne pas vouloir commenter, à moins de disparaître complètement des réseaux, elle n'échappera plus jamais à l'oeil public – à l'image de tous ses homologues à travers le monde. Comment les personnalités publiques gèrent-elles leurs ruptures sur les réseaux sociaux? Ne doivent-elles pas rendre des comptes à leurs followers?
La fin de la sphère privée?
«Comme je le comprends, Laetitia Guarino, qui refuse de s'exprimer sur sa rupture, revendique ainsi un droit de récupération de sa mémoire personnelle – qui auparavant était partagée publiquement», explique Olivier Glassey, sociologue à l'Université de Lausanne. Ce silence ferait donc office de deuil 2.0, qui remplacerait les photos coupées et les t-shirts brûlés des générations précédentes.
Avant d'ajouter: «La pression mise sur les influenceurs lors d'une rupture est grande. Les abonnés peuvent avoir de la peine à comprendre que ce qui était partagé à un moment donné retombe d'un coup dans la sphère du privé». Mais cette fameuse sphère privée, existe-t-elle encore vraiment en 2021 – à l'heure où n'importe quel quidam partage volontiers ses repas et ses états d'âme sans filtre sur la toile?
Pour le professeur spécialiste des médias, la sphère privée ne disparaîtra jamais vraiment. Mais un glissement s'est effectivement opéré: «Les gens ont toujours l'impression d'avoir une vie publique et une vie privée détachées l'une de l'autre. Mais en réalité la sphère du privé a été redessinée. Le problème est que les gens eux-mêmes ne sont pas toujours cohérents par rapport à ce qu'ils considèrent comme publique ou privé. En résumé, l'idée d'intimité n'a pas disparu, mais ses frontières se sont brouillées.»