Si la machine à remonter le temps n’a toujours pas vu le jour, les curieux pourront satisfaire leur soif d’histoire autrement. Le jeu vidéo «Lausanne 1830: Histoires de registres», qui vient tout juste d’être mis en ligne, est le résultat d’une initiative portée notamment par le GameLab UNIL-EPFL. Il a été imaginé en collaboration avec des étudiants et des historiens, le tout encadré par le studio veveysan Digital Kingdom.
«C’est à la suite d’un appel à projet que mon partenaire Selim Krichane et moi-même avons approché Lausanne Time Machine, dont le but est de rendre accessible et valoriser des archives de la ville de Lausanne, explique Yannick Rochat, l’un des fondateurs du GameLab UNIL-EPFL. Pour tout mettre sur pied, nous avons ensuite sollicité trois étudiants ainsi que des experts, sans oublier Digital Kingdom, qui a dix ans d’expérience dans le jeu vidéo.» Le jeu a nécessité une année de travail au total.
Mieux connaître l’histoire de sa ville
Mais alors, en quoi consiste «Lausanne 1830: Histoires de registres»? En fait, il faut simplement compléter les informations manquantes du registre de la population de la capitale olympique. Eh bien, feu départ! Tous à vos claviers et direction la place de la Palud ou la vallée du Flon.
Vous pensez que le jeu a été créé en impro totale? Que nenni! Les personnages que vous croiserez sur votre route et les endroits que vous allez visiter sont tous tirés de documents d’archives. «Ce qui est intéressant avec ce jeu, c’est qu’il permet d’en savoir plus sur l’architecture de la ville ou sur les coutumes des Lausannois à l’époque, par exemple», précise l’instigateur du projet.
Un outil pédagogique pas comme les autres
Si tout le monde peut accéder à la page et jouer, le public visé est celui des élèves de 9e à 11e Harmos (soit les 12-15 ans). «À la moitié du projet, nous avons approché des enseignants ainsi que la HEP Lausanne pour consolider son intérêt sur le plan pédagogique», raconte Yannick Rochat.
Tout a donc été pensé pour que l’outil puisse être utilisé dans les écoles: il dure maximum 45 minutes, ne nécessite pas de console ni d’installation sur l’ordinateur et surtout, il a été réfléchi en accord avec le plan d’étude romand. Il peut dès lors tout à fait être utilisé en classe en guise de matériel pédagogique.
Et après?
Si les élèves ont plutôt apprécié l’initiative, Yannick Rochat note que des améliorations devraient être apportées: «Nous allons peut-être inclure des choses que nous avions dû couper sur la fin ou même ajouter quelques fiches pédagogiques. Il n’y en a que quatre pour le moment.»
Le professeur assistant à la Section des sciences du langage et de l’information à l’UNIL se réjouit également de constater que la perception des jeux vidéo change gentiment mais sûrement: «Vous savez, on apprend beaucoup de choses à travers les jeux vidéo. Je pense notamment à 'SimCity' ou 'Civilization', qui ont poussé des gens à s’intéresser à certains sujets. En fait, 'Lausanne 1830: Histoires de registres' est une sorte de porte d’entrée pour aller plus loin!»