Certains diront que c’est «la nana qui rappe», «la Valaisanne qui a joué dans un film français», ou «la plus jeune artiste et première femme à avoir remporté un concours de freestyle à New York en 2012»… Et bien KT Gorique, c’est un peu tout ça et tellement d’autres choses à la fois. Rappeuse, comédienne, amatrice de basket, de jeux vidéo et de science-fiction, KT Gorique pourrait presque être rebaptisée «le couteau suisse».
Née à Abidjan, en Côte d'Ivoire, elle quitte le pays à l’âge de 11 ans pour s’installer dans le canton de Vaud puis en Valais. Petite déjà, elle se prend d’affection pour la danse. «Je me souviens d’une fois où j’étais au supermarché et j’ai entendu une musique qui me plaisait. Je me suis arrêtée et me suis mise à danser. Ma mère m’a retrouvée au milieu des gens qui s’étaient agglutinés autour de moi pour me regarder», confie-t-elle à Blick.
Une guerrière comme alter ego
Ado, elle s’amuse à rapper sur des musiques signées Eve, Missy Elliot ou Foxy Brown. Ses premières références sont américaines. Quant à son style, il est teinté de reggae, de ragga et de musiques africaines. Car oui, même si elle a quitté l’Afrique, ce continent lui parle et l’inspire encore et toujours.
Son EP «Kunta Kita» sorti en 2018 en est la preuve formelle. Son titre n’est autre qu’un jeu de mots entre deux symboles tout droit venus d’Afrique: Kunta Kinte est un personnage de fiction, un esclave en quête de liberté. Le Kita, quant à lui, est un tissu traditionnel populaire en Côte d'Ivoire et au Ghana.
Si ses premières œuvres sont plutôt mélancoliques, KT Gorique se forge un univers bien à elle avec les années. Kunta Kita devient alors l’alter ego de la jeune femme, une partie d’elle-même. Peu à peu l’artiste se présente tantôt sorcière, tantôt guerrière. Ses clips en témoignent: son maquillage se confond avec des peintures de guerre et l’ambiance visuelle balance entre dystopie et nature.
Un amour pour la science-fiction
En plus de son affection pour l’Afrique, KT Gorique se passionne pour la science-fiction. «Black Mirror», «The Boys» ou encore «The Handmaid's Tale» figurent dans son best of des séries à voir absolument (ndlr: on valide complètement ses choix).
Mais alors, rapper et kiffer la sci-fi, est-ce vraiment compatible? Totalement! «Ce qui me plaît dans ce courant, c’est qu’on dénonce des choses de notre réalité mais de manière très métaphorique et romancée. Au final, il y a toujours un message caché pour décrire et aussi prévenir les déviances de notre société.»
Dénoncer les inégalités et les injustices sociales, c’est un peu le terrain de jeu de la rappeuse. Derrière ses airs de sorcière-guerrière, KT Gorique est aussi une un femme sensible qui se questionne sur son monde. Comme la rappeuse le dit si bien dans le morceau «Pensée» issu de son dernier album intitulé «Akwaba» qui signifie «bienvenue» en Baoulé, une langue parlée en Côte d'Ivoire: «Je rigole tout le temps, mais je ne suis pas contente. L’humanité est laissée sur le bas-côté. Je crois qu’on peut réussir mais pas qu’ensemble. Avant tout faudrait qu’on puisse se pardonner».
La pandémie: l’obstacle de l’artiste
Et puis, comme le destin a son lot de bouleversements, la pandémie débarque et met le monde en pause. Cette fois, il s’agit bien de la réalité et pas de science-fiction. Comme beaucoup d’artistes, KT Gorique ne peut plus se produire sur scène, sa principale source de revenu.
Mais l’artiste refuse qu’un maudit virus se mette sur son chemin. Enfermée dans son appartement à Martigny, elle décide de bricoler une sorte de studio avec deux matelas et enregistre ses «Remèdes», qu’elle partage ensuite avec ses 18’000 followers sur Instagram. En plus de ce projet, elle rassemble 19 rappeuses de 9 pays différents à l’aide de ses abonnés. Le but: créer un titre avec des femcees de talent. Ce genre de concept bien connu dans le monde du rap, c’est ce qu’on appelle un cypher. Si son initiative a plutôt bien marché, KT Gorique l’avoue, elle ne s’attendait pas à ce que cela prenne autant d’ampleur.
Aujourd’hui, entre ses concerts à Berne, Zurich, Genève ou même Paris, KT Gorique est de retour sur scène pour nous en mettre plein les oreilles. Oui, parce qu’en plus d’être une rappeuse, une nana, un génie, une guerrière, une sorcière et tutti quanti… KT Gorique, c’est surtout une artiste qui envoie mille et une good vibes à son public.
1991: Naissance à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
2002: Arrivée en Suisse.
2012: KT Gorique remporte le titre de championne de Suisse de freestyle au concour «End of the Weak» à New York.
2015: KT Gorique joue le rôle de Coralie dans «Brooklyn» de Pascal Tessaud.
2016: Premier album «Tentative de survie».
2017: Sortie de «Ora».
2018: Sortie du EP «Kunta Kita».
2019: Remporte un Prix suisse de la musique.
2020: Sort son album «Akwaba» et imagine le «Biggest female Allstars cypher» pendant le semi-confinement.
1991: Naissance à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
2002: Arrivée en Suisse.
2012: KT Gorique remporte le titre de championne de Suisse de freestyle au concour «End of the Weak» à New York.
2015: KT Gorique joue le rôle de Coralie dans «Brooklyn» de Pascal Tessaud.
2016: Premier album «Tentative de survie».
2017: Sortie de «Ora».
2018: Sortie du EP «Kunta Kita».
2019: Remporte un Prix suisse de la musique.
2020: Sort son album «Akwaba» et imagine le «Biggest female Allstars cypher» pendant le semi-confinement.