Cotons-tiges ou pailles? Non!
Le take-away ou le plus gros pollueur des eaux

Que ce soit avec les sacs et les bouteilles en plastique, ou encore les contenants alimentaires, les détritus issus de la restauration à emporter représentent près de la moitié des déchets marins selon une récente étude.
Publié: 24.06.2021 à 06:00 heures
|
Dernière mise à jour: 24.06.2021 à 09:55 heures
3 - Valentina San Martin - Journaliste Blick.jpeg
Valentina San MartinJournaliste Blick

Remplacer les pailles en plastique par des pailles bambou ou éviter d’utiliser des cotons-tiges, en voilà des bonnes actions qui font du bien à l’environnement. Oui, sauf que d’après une récente recherche publiée dans la revue Nature Sustainability, les pailles ne représenteraient que 2,3% des déchets marins. Quant aux cotons-tiges, ils n’en constitueraient que 0,16%. En fait, le principal problème se trouve ailleurs.

Financée par et la Fondation BBVA et le ministère espagnol des Sciences, l’étude a démontré que parmi les déchets plastiques qui polluent les eaux, on retrouve surtout des produits provenant de take-aways: «Nous n’avons pas été choqués par le fait que le plastique représente 80% des déchets sauvages, mais la forte proportion d’articles à emporter nous a surpris», précise Carmen Morales-Caselles, la chercheuse qui a dirigé l’étude. «Il ne s’agit pas seulement des détritus de McDonald’s, mais également de bouteilles d’eau ou de soda comme le Coca-Cola sans oublier les canettes.»

Un échantillon d'objets retrouvés par les scientifiques.
Photo: Morales-Caselles et al, Nature Sustainability, 2021

Plus précisément, seuls dix objets représentent plus de 70% du «littering» dans les océans. Parmi eux, on retrouve des sacs, des bouteilles, des bouchons ou des couvercles en plastique, des cordes et des filets de pêche, par exemple.

La plus forte concentration de déchets a été retrouvée sur les rivages et les fonds marins près des côtes. Les scientifiques notent que le vent et les vagues les entraînent proches des rives où ils finissent par s’accumuler. Quant aux détritus liés à la pêche, on les retrouve surtout en haute mer, où ils représentent environ la moitié des déchets.

S’attaquer à la source du problème

À la suite de ces constats, les scientifiques estiment que leur découverte pourrait permettre aux politiques de se rendre plus efficaces dans la protection de l’environnement. «C’est bien de prendre des mesures contre les cotons-tiges à usage unique, mais si on ne fait pas de même pour les produits qu’on retrouve en grande quantité dans nos eaux, nous ne nous attaquons pas au coeur du problème», explique Carmen Morales-Caselles.

Selon une seconde étude publiée dans la même revue, la majorité des déchets entrant dans les océans à partir de rivières en Europe viendraient de Turquie, d’Italie et du Royaume-Uni. «Il ne suffit pas de nettoyer l’embouchure de la rivière», signale Daniel González-Fernández qui a dirigé la deuxième étude. «Il faut stopper le 'littering' à la source afin que le plastique ne pénètre pas dans l’environnement en premier lieu.»

Interdire ou opter pour un système de consignes

Les chercheurs préconisent donc l’interdiction des articles non-essentiels en plastique à emporter comme les sacs à usage unique qui s’avèrent être au top du classement des produits les plus répandus dans les mers.

En ce qui concerne les produits jugés essentiels, les scientifiques recommandent d’opter pour un système de consignes ou alors de les détruire une fois utilisés.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la