La pandémie a largement changé le mode de consommation des Suisses. Et oui, en plein Covid, beaucoup se sont tournés vers des objets du quotidien. Toutefois, selon les économistes de Crédit Suisse, la demande pourrait désormais baisser.
Parmi les articles les plus demandés, on retrouve les tablettes ou les écrans d'ordinateurs destinés au travail ou l'enseignement à distance. Mais aussi les téléviseurs, histoire de profiter des quelques films et autres séries. Les consommateurs ont également beaucoup investi dans des équipements sportifs comme les bicyclettes ou encore les pataugeoires. D'autres ont craqué pour des appareils électroménagers.
Une demande saturée
Comme le soulignent les économistes de la deuxième banque suisse dans une étude publiée mi-juillet, la demande pour des objets particulièrement prisés durant la première vague arrive désormais à saturation.
Aussi, comme il s'agit généralement de biens qui ont une durée de vie plus ou moins longue, il est probable que la demande diminue dans les mois à venir.
«La prime à la casse» allemande de 2009
En guise de comparaison, les économistes se sont basés sur le programme de «prime à la casse» lancé en Allemagne en 2009. Il s'agissait d'un plan de relance économique pendant la crise financière. L'idée était d'inciter les gens à acheter de nouvelles voitures via une subvention gouvernementale.
De nombreux Allemands se sont ainsi rués sur l'offre et se sont mis à investir dans des automobiles. Mais comme les voitures ont une certaines durée de vie et que l'augmentation de la demande a été induite artificiellement, la consommation des années suivantes a été bien inférieure aux tendances précédentes.
D'après les économistes de Crédit Suisse, il faut s'attendre à une évolution similaire en Suisse pour de nombreux biens qui ont gagné en popularité pendant la pandémie. Par conséquent, la demande devrait rester inférieure à sa tendance historique et ce, pendant un certain temps après la fin de la pandémie.
Un retour à la normalité qui prend du temps
Toutefois, il faudra probablement un certain temps avant que les choses ne reviennent à la normale. Par exemple, le fait que certains Suisses restent encore en télé-travail a une influence non-négligeable sur leur manière de consommer. On est encore loin de la situation pré-Covid.
D'ailleurs, les pays qui ont déjà un train d'avance en termes et de relâchement des normes sanitaires et de vaccinations, telle que les Etats-unis, l'Israël ou le Royaume-unis, suggèrent les comportements des acheteurs ne devraient pas changer de sitôt.
Bien que la demande de certains objets ait probablement dépassé son pic, elle restera exceptionnellement élevée jusqu'à la fin de l'année. En conséquence, les délais de livraison resteront longs et les prix des fournisseurs resteront élevés durant un certain temps encore.
Les choses devraient changer dès 2022. En effet, la demande devrait s'affaiblir considérablement, tandis que l'offre augmentera. Quant aux prix, ils devraient diminuer. (pbe/vsm/SDA)