Choc des cultures
En couple avec Florence Foresti, Alexandre Kominek se heurte aux paparazzis

Selon le magazine Closer, Florence Foresti et Alexandre Kominek seraient en couple. Si l'humoriste française a l'habitude d'être happée par les paparazzis, ce n'est pas le cas de l'artiste romand. La Suisse étant plutôt sage en matière de photos volées de ses stars.
Publié: 17.09.2021 à 16:56 heures
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Dernière mise à jour: 23.09.2021 à 08:39 heures
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Valentina San MartinJournaliste Blick

«Son nouveau mec a 31 ans!» Voici les mots qui claquent en couverture du dernier numéro d’août de «Closer». Quant à la photo, elle parle d’elle-même. On y voit Florence Foresti sur une plage, accompagnée par l’humoriste romand Alexandre Kominek. D’après le magazine people français, les deux artistes fricoteraient ensemble depuis trois mois. Alexandre aurait même déposé ses valises chez sa chérie à Paris. Ouh la la.

Cela fait déjà quelques semaines que le scoop est sorti en France. En Suisse, toutefois, la croustillante idylle ne semble pas avoir fait mouche. Aucun journal n’en parle, personne n’est au courant. Ou alors peut-être que tout le monde s’en contrefiche…

A défaut de faire le buzz en Suisse, Alexandre Kominek deviendra-t-il la nouvelle coqueluche des paparazzis français? Pas vraiment. «C'est Florence Foresti qui intéresse la presse people, nous explique Annik Dubied, professeure à l’Académie du journalisme et des médias de l’Université de Neuchâtel et experte dans le journalisme populaire. Comme Kominek est une personnalité publique en Suisse, il présente l’avantage que des informations sont disponibles à son propos. En termes éditoriaux, c’est mieux qu’un total inconnu dont on n'aurait même pas un cliché ou seulement des images posées».

Photo: Closer

La paparazzade: une philosophie pas très helvétique

Même si Alexandre Kominek est plutôt connu au pays de Heidi, on l’imagine mal se faire courser par des paparazzis agressifs pendant ses emplettes à la Migros. Eh oui, la Suisse est franchement sage en matière de photos volées. Néanmoins, on peut se demander comment le Genevois a vécu cet intérêt soudain pour sa petite personne. D’après les lignes de «Closer», l’humoriste s’est montré plutôt mal à l’aise à la vue des paparazzis. Contacté par Blick, le rédacteur en chef n'a pas souhaité faire de commentaire. Silence radio également du côté de l'artiste suisse. Il préfère rester discret et ne désire pas s'exprimer sur cet événement.

Mais alors, comment expliquer cette différence de mentalité people entre la Suisse et la France? D’après Annik Dubied, les raisons sont sans aucun doute culturelles. «Les personnalités sont beaucoup moins mises en avant et le star-system suisse est bien moins développé que dans les pays voisins. D’ailleurs, il n’existe aucune presse spécialisée dans le people en Suisse. Sans oublier que l’intérêt du public pour les célébrités de notre petit pays est fragmenté en raison des langues. La Suisse romande s’intéresse aux people français, la Suisse alémanique se tourne plutôt vers l’Allemagne et le Tessin vers l’Italie».

Paparazzi: définition

Le terme «paparazzi» a été imaginé par Federico Fellini au moment de la production de «La Dolce Vita» sorti en 1960. Le film raconte l'histoire de Marcello, chroniqueur dans un journal à sensations, souvent accompagné d'un jeune photographe appelé Coriolano Paparazzo.

Le nom a ensuite été repris pour désigner les photographes qui prennent des clichés volés de stars.

Le terme «paparazzi» a été imaginé par Federico Fellini au moment de la production de «La Dolce Vita» sorti en 1960. Le film raconte l'histoire de Marcello, chroniqueur dans un journal à sensations, souvent accompagné d'un jeune photographe appelé Coriolano Paparazzo.

Le nom a ensuite été repris pour désigner les photographes qui prennent des clichés volés de stars.

De surcroît, le système judiciaire suisse est différent. En effet, la loi sur la protection de la vie privée est bien plus sévère qu’en France, par exemple. Comme le note Didier Dana, journaliste à «L’illustré» et responsable de la rubrique Personnalités, «la législation est plus stricte en Suisse en matière de protection de la personnalité, ce sont donc surtout des stars étrangères qui sont prises en photo à leur insu chez nous. On se souvient des clichés de Johnny à Gstaad, dans l’Oberland bernois ou de la famille royale britannique à Klosters dans les Grisons».

Tout le monde ne déteste pas les paparazzis

A force de photos volées, on pourrait penser que les stars méprisent les paparazzis. La réalité est un peu plus complexe. «Autrefois, il y avait une sorte de gentleman agreement entre les stars et les paparazzis. Les photographes étaient en Suisse l’hiver puis au festival de Cannes et à Saint-Tropez l’été. Les uns et les autres se connaissaient et il n’était pas rare que les paparazzis obtiennent un rendez-vous officiel avec une vedette. Ce qui n’empêchait pas ces «chasseurs d’images» de voler des photos et de les vendre anonymement aux magazines. Les clichés les plus rares et les plus sensationnels pouvaient rapporter gros», précise Didier Dana.

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La journaliste française Michèle Marchand est considérée comme la reine des paparazzis. Elle est même devenue la conseillère en images des Macron.
Photo: AFP

Michèle Marchand alias «Mimi» et Daniel Angeli sont les preuves vivantes que ces relations intéressées existent bel et bien. La première tire les ficelles de la presse people depuis maintenant vingt ans. Reine des paparazzis à la tête de plusieurs agences, elle s’est mis tout le gratin français dans la poche. Plutôt que de publier des photos volées, Mimi monte ses sujets de toutes pièces avec sa proie.

Les Macron l’ont d’ailleurs bien compris. Pendant la compagne présidentielle de 2016, le couple est la cible de rumeurs: Emmanuel Macron serait homosexuel. Mimi rencontre alors Brigitte Macron et lui propose de fausses paparazzades. Le couple se prête au jeu et accepte de poser pour les photographes. En août 2016, les deux tourtereaux font la une de «Paris Match». Après l’élection d’Emmanuel Macron, Mimi intègre le comité de liaison de la presse présidentielle et agit dans l’ombre pour protéger l’image des Macron. «Mon job est de mettre la poussière sous le tapis», lui font dire les auteurs de sa biographie «De Fresnes à l’Elysée: la biographie sulfureuse de Mimi Marchand», publié en 2018.

Daniel Angeli quant à lui, est parvenu à se lier d’amitié avec plusieurs célébrités qui ont accepté de poser pour lui. Parmi elles, le couple John Lennon et Yoko Ono ou encore Gunter Sachs, millionnaire et héritier d’Opel. Daniel Angeli était d’ailleurs devenu le photographe officiel de Johnny Hallyday. Ce dernier lui aurait même dit un jour: «Tu étais un paparazzi, j’ai fait de toi un photographe», rapporte l’hebdomadaire «L’illustré».

Paparazzade: mode d’emploi

«La rivalité entre les titres est très grande, les rédactions fonctionnent dans le plus grand secret pour éviter de se faire «griller» un scoop, et les photos se négocient en concurrence», précise Annik Dubied. S’il n’est pas copain avec des stars, le paparazzo a tout intérêt à connaître du monde pour avoir une exclu. Conducteur de taxi, femme de ménage ou coiffeuse, n’importe qui est susceptible d’avoir une info croustillante. D’ailleurs, la seconde épouse de Daniel Angeli était la coiffeuse de Catherine Deneuve, nous apprend le photographe dans une interview accordée à «L’illustré».

Une photo croustillante pouvait valoir des millions. «La paparazzade s’apparente à une chasse. Tout dépend de ce que l'on ramène. Les photos de Sarah Ferguson en compagnie de son amant John Bryan ont rapporté plus d’un million au photographe Daniel Angeli. Cela lui a permis de faire tourner son agence pendant quasi quatre ans», précise Didier Dana.

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L'une des dernières photos de la princesse Diana. Elle avait passé quelques jours au large de la Sardaigne en 1997 avec son amant Dodi Al-Fayed.
Photo: imago/E-PRESS PHOTO.com

Malgré l’argent et les exclus, certains paparazzis ont décidé de tout arrêter en 1997. «La mort de Diana a changé la donne. Des paparazzis ont complètement arrêté après son décès accidentel et ne s’en sont jamais remis alors qu'il n'y a jamais eu aucune condamnation à leur encontre», souligne le journaliste.

Les réseaux sociaux comme pare-feu

Si les magazines people ont connu leur heure de gloire, les choses ne sont plus tout à fait pareilles aujourd’hui. «Paris Match» a tiré jusqu'à trois millions d’exemplaires, signale Didier Dana. Les lecteurs aimaient avoir accès à la vie privée des stars grâce aux images des paparazzis. Aujourd’hui, tout a changé, les célébrités sont maîtres de leur image. Elles proposent des clichés de leur maison, de leurs vacances ou de leurs familles à leurs abonnés sur Instagram. Ces millions de followers leur permettent souvent de toucher une contrepartie financière importante.»

Désormais, plus besoin de jouer au voyeur à tout prix, puisque les stars proposent de quoi contenter leurs fans et les autres. L’accès à l’intimité n’est plus un bijou rare. Mais attention, même si le système a changé, vendre une «bonne photo» est toujours possible. «Ce que les réseaux sociaux changent, c’est l’accès à la vie privée. Mais le rapport à une photo volée est différent puisqu’elle représente une transgression». En effet, une star publie ce qu’elle veut bien montrer sur ses réseaux. Mais une photo floue, moyennement cadrée, qui exhibe une situation de vie quotidienne est toujours bonne à prendre. Car entre nous, Florence Foresti et Alexandre Kominek, personne ne l’avait vu venir.

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