Fraîche et souriante, Romy arrive à la rédaction de Blick avec une simplicité qui fait plaisir à voir. C’est que le parcours de la Valaisanne de 29 ans est aussi surprenant qu’il est passé entre les gouttes de la notoriété publique. Quand on dit «publique» on pense grand public hors réseaux, parce que la jeune artiste comptabilise tout de même presque un demi-million d’abonnés sur sa chaîne YouTube et plus de 20’000 sur Instagram.
Avant tout cela, Romy Wave se nommait Sarah Quartetto et vivait en famille à Collombey. Elle raconte: «C’est mon papa qui m’a initiée au piano vers mes 6 ans et ma maman au chant. En fait, c’était toujours karaoké à la maison.»
Elle intègre à 13 ans la fondation Little Dreams, à Genève, où elle se rend régulièrement pour se perfectionner en musique. Elle y reste 4 ans puis file à Paris ou elle commence à bosser comme choriste pour des artistes, notamment pour la chanteuse Inna Modja. «J’ai fait aussi beaucoup d’auditions pour des comédies musicales. Ça ne marchait jamais, jusqu’au moment où j’allais être prise pour un rôle principal». Romy marque un temps d’arrêt, on lui demande quelle comédie musicale et elle lâche la bombe: «Résiste», l’histoire de France Gall.
«J’ai un peu honte, mais j’ai dit non. Ma famille ne m’a pas lâchée, j’avais dit non à France Gall, qui voulait d’ailleurs m’appeler pour me convaincre. C’est vrai que je me suis même sentie un peu arrogante, mais honnêtement, je n’aimais pas trop ce milieu et je ne me retrouvais pas dans cet univers», confie-t-elle un peu rougissante.
Passons! En 2013, elle revient en Suisse et participe à «The Voice of Switzerland» où elle cartonne avant de s’incliner en finale devant la Bernoise Nicole Bernegger.
La transition après «The Voice»
L’été suivant, elle participe à la tournée suisse de son coach de l’émission, le chanteur Marc Sway, mais le moment est charnière. «À un moment, j’ai senti que tout allait s’arrêter et que je n’allais pas trop aimer. J’ai décidé de faire quelque chose pour que ça continue et j’ai ouvert ma chaîne YouTube en 2015», explique Romy qui, déjà à ce moment-là, décide de le faire de la manière la plus pro possible.
C’est à ce moment-là qu’elle opte pour son pseudonyme Romy Wave. «Je ne voulais pas non plus garder mon nom pour des raisons privées, parce qu’il est arrivé après l’émission que des gens viennent toquer chez mes parents», confie la jeune fille un peu gênée.
Sur sa chaîne YouTube, elle propose des reprises de chansons connues et le résultat est au rendez-vous, les abonnés aussi, mais son image de chanteuse de reprise «Cover-girl» comme elle dit, l’ennuie un peu car elle aspire à la création avant tout. Projet mené à bien en 2017, avec la sortie d’un album indépendant, «Brave».
Une reprise de P!nk par Romy
Un titre originial de son EP «Brave»
Le tourbillon Alan Walker
En 2018, Romy, qui donne déjà la possibilité à des DJs d’utiliser et de remixer sa voix en la téléchargeant participe à la dernière minute à un concours lancé par le DJ norvégien Alan Walker. Qui comptabilise, lui, 40 millions d’abonnés.
«J’ai fait une cover du titre Darkside et j’ai gagné!». Gagné quoi? La possibilité de faire la première partie du DJ au Zénith de Munich! Une première partie qui se passera si bien que le Norvégien et son équipe décident de l’embarquer pour tout le reste de la tournée et pour «la meilleure expérience que je n’aie jamais faite». Une expérience qui la mènera des Pays-Bas à l’Italie, en passant par l’Olympia à Paris pour un «rêve éveillé» pour lequel elle se sentait «tout à fait prête», explique-t-elle les yeux pleins d’étoiles.
Le futur et les envies de festivals
Aujourd’hui, totalement autofinancée et produite, elle prépare son EP «Almost Ideal» pour mars de l’année prochaine et dont elle présente déjà le single «Lovely Mess», qui est accompagné de son dernier clip champêtre. «L’objectif, comme je suis indépendante, c’est aussi de trouver des subventions et des dates pour faire des concerts j’espère déjà l’été prochain, je rêve de faire les festivals ici, en Suisse romande» avant de glisser qu’elle est ravie de bosser sur du merchandising et des visuels avec sa sœur, l’illustratrice @mysmallpencil.
C’est que Romy, pour l’instant n’a jamais souhaité signer avec un label, malgré pas mal de propositions. «J’aimerais travailler uniquement avec des gens que je sens à 100% et pas faire partie d’un quota de musique suisse ou je ne sais pas quoi.»
Alors aujourd’hui, pour gagner sa vie, Romy - qui donnait des cours de piano avant - est vocaliste et songwriter pour des producteurs et des agences. «J’ai d’ailleurs pas mal de producteurs d’EDM d’Europe de l’Est qui m’engagent pour leur écrire des titres, sinon je fais des backings pour d’autres depuis mon studio à la maison», termine Romy qui confie avoir déménagé à Biarritz avec un détour par le Canada. Elle avoue y être allée car «l’océan l’inspire».
Pas étonnant pour la native de mars qui, comme un poisson dans l’eau, n’a pas peur d’affronter les plus grosses vagues toute seule, juste accompagnée de ses convictions et de sa musique. À 29 ans, elle fait preuve d’un certain courage dans une industrie musicale compliquée et se met à l’écoute de ses besoins. Mais vu les 1000 rêves qu’elle a déjà vécus… On parie et on lui souhaite qu’il y en aura au moins autant d’autres!