Et un prix de plus pour «Saint Omer»! Le film de la réalisatrice française Alice Diop avait déjà brillé à la Mostra de Venise en remportant le grand prix du jury et celui du meilleur premier film. Il peut désormais ajouter à son palmarès le Reflet d’Or du meilleur long métrage décerné par le GIFF ce samedi 12 novembre à Genève. Dure et poignante, l’histoire du procès d’une femme jugée pour infanticide a séduit le jury présidé par le réalisateur iranien Mani Haghighi, malheureusement bloqué à Téhéran après la confiscation de son passeport.
Dans un message vidéo, le cinéaste a salué «un film qui parvient à présenter une multitude de thèmes explosifs sous une surface d'un calme envoûtant», mais aussi la mise en scène, «cours magistral de précision» et le casting de «Saint Omer».
«Le Temps des framboises» sacrée meilleure série
Du côté des séries, le Reflet d’Or a été remis au «Temps des framboises», création québécoise de Florence Longpré, Philippe Falardeau et Suzie Bouchard. On y suit le parcours d’Elisabeth, quadragénaire en pleine crise conjugale lorsque son compagnon, John, décède subitement d’un cancer qu’il n’avait annoncé à personne. Elisabeth doit alors gérer ses enfants, une belle-famille envahissante et la ferme familiale, dans laquelle travaillent de nombreux ouvriers étrangers. Drôle, émouvante et rythmée, «Le Temps des framboises» a été couronnée par un jury de cinq personnes du public retenues sur concours.
En outre, le jury de l’European script award, qui récompense un scénario original de jeunes talents du continent, a distingué la série belge «Lost Luggage», qui raconte l’histoire d’une policière chargée de rapporter les bagages des victimes de l’attentat de l’aéroport de Zaventem.
Les œuvres en réalité virtuelle cartonnent
Alors que le GIFF se donne pour ambition de célébrer l’intégralité des créations audiovisuelles, et pas seulement les plus traditionnelles, de nombreuses œuvres immersives ont également été proposées. Parmi elles, «Eurydice, a descent into infinity», créée par la néerlandaise Céline Daemen, a remporté le Reflet d’Or de sa catégorie. Cet opéra en réalité virtuelle invite les spectateurs à suivre la descente aux enfers du personnage mythologique.
Le jury de la catégorie «Future is sensible», de son côté, a couronné «Les Aveugles», de Julien Dubuc avec le collectif INVIVO. Une pièce de théâtre, là aussi adaptée en réalité virtuelle, à laquelle assistent douze spectateurs. Ces derniers se fondent peu à peu dans la peau de l’un des douze personnages du texte original.
Au total, plus de 35’000 personnes ont assisté à cette 28e édition du GIFF, marquée par un engouement pour la réalité virtuelle, qui a comptabilisé 12’000 visionnages. Ces œuvres immersives sont d’ailleurs encore accessibles ce dimanche 13 novembre jusqu’à 19 heures.