Hipgnosis, société britannique spécialisée dans la gestion de fonds musicaux, ajoute la star de 28 ans à son panier, déjà garni d'artistes comme Leonard Cohen et son célèbre Hallelujah, Shakira, ou les Red Hot Chilli Peppers.
«Hipgnosis a acquis la totalité des parts de Justin Bieber dans ses droits d'édition (y compris la part de l'auteur dans l'exécution), les enregistrements principaux et les droits voisins pour l'ensemble de son catalogue», a annoncé la société, qui n'a pas précisé le montant de la transaction.
Le répertoire comprend plus de 290 titres sortis avant le 31 décembre 2021, parmi lesquels ses plus grands succès «Baby», «Sorry» et «Love Yourself», dont Hipgnosis touchera désormais les droits quand les chansons seront diffusées.
200 millions de dollars
Le Wall Street Journal avait évoqué une somme d'environ 200 millions de dollars en décembre, confirmée mardi à l'AFP par une source proche du dossier. Selon Variety, Universal continuera en revanche d'administrer le catalogue du chanteur, dont les six albums ont été certifiés platine (un million vendus) ou multi-platine (plusieurs millions), depuis «My World 2.0» en 2010 à «Justice» en 2021.
«L'impact de Justin Bieber sur la culture mondiale au cours des 14 dernières années a été exceptionnel», s'est félicité le fondateur et directeur général d'Hipgnosis, Merck Mercuriadis, ancien manageur d'Elton John. Justin Bieber cumule plus de 30 milliards d'écoutes sur Spotify.
Hipgnosis a conduit l'opération grâce à des fonds de la société de gestion financière Blackstone, qui avait promis fin 2021 d'apporter un milliard de dollars à Hipgnosis pour ces investissements.
Justin Bieber est le dernier, et l'un des plus jeunes, à vendre son catalogue, suivant une tendance désormais bien installée. Avec la révolution du streaming, les droits des chansons d'artistes morts ou vivants mais jugés indémodables sont devenus des actifs précieux.
Au-delà du streaming musical, des sociétés comme Hipgnosis monétisent aussi leur catalogue sur des plateformes plus récentes comme TikTok ou Roblox.
Des ventes de catalogues qui font débat
Parmi les transactions les plus importantes ces deux dernières années figurent la vente des catalogues de Bob Dylan, David Bowie ou Bruce Springsteen, pour qui Sony a mis plus de 550 millions de dollars sur la table selon les chiffres évoqués par les médias. Avant eux, Tina Turner, Neil Young ou les Red Hot Chili Peppers, entre autres, avaient déjà réalisé de telles opérations.
Pour Justin Bieber, la vente intervient alors qu'il a traversé une année 2022 difficile en raison de problèmes de santé. Il avait dû annuler une partie de sa tournée en juin à cause du syndrome rare de Ramsay Hunt paralysant un côté de son visage. Après être revenu sur scène, il avait de nouveau annoncé devoir s'arrêter en septembre. «Ca va aller mais j'ai besoin de temps pour me reposer et aller mieux», avait-il dit en septembre.
Cette vague de ventes de catalogues et l'abandon de droits à des sociétés tentées par la spéculation ne fait pas l'unanimité. Taylor Swift, l'une des chanteuses américaines les plus populaires, a rencontré un succès retentissant avec des nouvelles versions de ses anciens albums qu'elle réenregistre pour en contrôler les droits.
Une vive polémique l'avait opposée au manageur d'artistes Scooter Braun, qui avait mis la main sur son répertoire en rachetant le label Big Machine Records, puis les avait revendus à une autre société. Braun est aussi le manageur de Justin Bieber qu'il a représenté dans la transaction avec Hipgnosis.
(ATS)