Peu avant 23H00 (04H00 Heure suisse dimanche), la «reine de la pop», toute de noir vêtue, est apparue sur la scène, faisant chavirer de bonheur la foule en interprétant «Nothing Really Matters», un hymne à la résilience.
Quelque 1,5 million de personnes étaient attendues pour le plus grand concert de la carrière de la star. Un public installé sur le sable, mais aussi en mer à bord de dizaines de bateaux pour profiter d'une vue imprenable.
Avec ce show annoncé depuis des jours comme «historique», la popstar américaine de 65 ans clôture en beauté «The Celebration Tour», tournée à la gloire de ses 40 ans de carrière, d'inventions, de coups d'éclat et de scandales.
Fans en maillot de bain
Par une journée splendide d'automne aux températures estivales, les fans, souvent en maillot de bain, n'ont cessé d'affluer pour vibrer au plus près de la scène, un plateau gigantesque de plus de 800 m2.
Alba et Roxy Rueda, deux soeurs argentines de 48 et 46 ans, ont acheté leurs billets d'avion dès que la rumeur du concert a émergé il y a quelques mois. «Quand j'ai eu neuf ans, ma soeur aînée, qui est décédée l'an dernier, m'a offert mon premier walkman avec la cassette de 'Like a Virgin'», le tube qui a lancé Madonna. «Depuis lors on n'a pas arrêté de l'écouter. Pour cette raison, venir ici est lié pour nous à notre relation entre soeurs», dit Alba.
Pour faire monter la pression, plusieurs DJ, dont Diplo, un as américain des platines, se sont succédé à la tombée de la nuit pour faire exulter «la plus grande piste de danse du monde».
Du palace à la scène
Puis est venu le moment pour la reine de quitter son palais, ou plutôt son palace: le légendaire Copacabana Palace, havre de paix et de luxe pour stars de Hollywood et de la pop depuis des décennies, où elle a établi ses quartiers en famille depuis le début de la semaine.
Madonna a parcouru une passerelle installée pour l'occasion, qui l'a menée directement à la scène. La police est présente en force, presque dans chaque rue d'un quartier habitué à la délinquance.
«Are you ready?» («Etes-vous prêts?»), avait-elle lancé sur son compte Instagram quelques heures plus tôt. Elle a partagé trois images, deux où elle brandit le drapeau brésilien et une autre où elle porte le maillot de l'équipe nationale de foot, frappé du numéro 10 et des lettres «Ciccone», son nom à l'état-civil.
Après 80 concerts en Europe, en Amérique du Nord et au Mexique, le show de Rio fait figure de bouquet final, mais aussi de pied de nez au destin, alors qu'une grave infection bactérienne avait conduit en juin 2023 la chanteuse en soins intensifs et affolé les fans du monde entier.
Revenus considérables
Face au Copacabana Palace et le long de la plage où vendeurs de souvenirs se sont mis à l'heure Madonna et ont grossi leurs stocks et leurs prix, l'ambiance a été festive ces derniers jours et rappelait la légèreté du carnaval de Rio, pourtant achevé depuis près de trois mois. «Papa Don't Preach», «La Isla Bonita», «Material Girl»... Impossible d'échapper aux classiques de la reine de la pop, repris partout.
La drag queen Pabllo Vittar, une étoile de la pop brésilienne, et une troupe de jeunes jouant des percussions de funk carioca - la bande-son des favelas de Rio - doivent aussi monter sur scène samedi soir. Est confirmée également la présence de la chanteuse brésilienne Anitta, celle qui a fait découvrir le funk de Rio au reste du monde.
Trois avions et 270 tonnes de matériel ont débarqué dans la «Cité merveilleuse» avec la star américaine, rompue aux spectacles pyrotechniques de haute précision.
Le show est un événement de taille pour la ville de Rio. Le concert générera 293 millions de réais (53 millions d'euros) pour l'économie locale, a calculé la mairie, qui a participé à hauteur de 20 millions de réais à une production d'un coût évalué à 60 millions.
(ATS)